mardi 10 août 2021

6821 - la Mort et la Sérénité

Attaque à basse altitude d'un terrain japonais par un Douglas A-20. Lae, Nouvelle-Guinée, 1943
… et qu’ils appartiennent à l’Armée ou alors à la Marine, qu'ils opèrent depuis une base terrestre ou du pont d'un porte-avions, les aviateurs japonais n’ont d’autre choix que de constater la lente mais inexorable progression du bulldozer américain,… et d’en mesurer les effets sur leur ravitaillement, et donc leur propre aptitude à combattre

Car quand elles ne disparaissent pas purement et simplement sous les bombes des bombardiers lourds - dont le Japon est par ailleurs tristement dépourvu (1) - les escadrilles nippones finissent toutes par fondre comme neige au soleil, par attrition, manque de personnel ou de pièces de rechange.

"Nous ne parlions pas de cela", expliqua après guerre un pilote japonais, "mais je suis sûr que très peu d'entre nous espéraient survivre à la guerre, à l'exception des officiers supérieurs, qui ne pilotaient pas. Nous attendions la mort à chaque mission, avec sérénité"

Le Japon entend certes de chacun de ses soldats, et a fortiori du moindre de ses aviateurs, qu’ils se comportent en authentiques descendants d'une nation de samouraïs, mais il y a toujours des limites à ce qu'un homme, fut-il samouraï et disposé à mourir héroïquement est capable d'endurer… 

(1) en 1942 déjà, les Américains fabriquaient près de 10 000 bombardiers moyens et lourds, et les Japonais moins de 2 500, méritant tout au plus le qualificatif de "moyens". Durant les huit premiers mois de 1945, les Américains en fabriquèrent encore plus de 11 000 (dont plusieurs milliers de "super-bombardiers" Boeing B-29) et les Japonais moins de 2 000.



Aucun commentaire: