samedi 7 août 2021

6818 - ... déjà au point de rupture

Le porte-avions lourd américain de la classe Essex : l'arme absolue de la Guerre du Pacifique
… hélas, la valeur n’a que peu à voir avec l’arithmétique : les Junyo et Unyo ne sont en effet que des paquebots convertis, et les quatre autres… des porte-avions légers ou d’escorte, aux capacités d’emport largement inférieures aux porte-avions d’escadre qu’ils sont supposés remplacer,… et encore bien davantage à la trentaine (!) de porte-avions lourds des classes Essex et Ticonderoga (1) déjà commandés et en construction dans les chantiers navals américains !

Encore un porte-avions n’a-t-il lui-même de valeur qu’à travers ses appareils et ses pilotes, et dans ces deux domaines-là aussi, le Japon est sur la mauvaise pente !

Invincibles au début de la guerre, les célèbres Zéro doivent désormais affronter des appareils américains systématiquement mieux armés et mieux protégés qu’eux, ainsi qu’une DCA de plus en plus étoffée et efficace.

Fort légères au début de la guerre, les pertes atteignent donc à présent le point de rupture, et  la relève - lorsqu’elle existe ! - a déjà bien du mal à s’effectuer, non seulement en quantité mais aussi, et surtout, en qualité : après leur retour de la Mer de Corail, en mai 1942, les porte-avions Zuikaku et Shokaku sont ainsi demeurés sur la touche durant de longues semaines, et n’ont pu participer à la bataille décisive de Midway… tout simplement parce qu’à ce moment-là déjà, il n’existait aucun groupe aérien de réserve en mesure d’assumer immédiatement la relève des pilotes qui venaient de disparaître au combat !

Et cette dramatique pénurie est hélas condamnée à empirer puisqu'en octobre 1944 - mais n'anticipons pas - on verra même les derniers porte-avions japonais prendre la mer... sans un seul appareil à leur bord...

(1) les Ticonderoga sont une version allongée et améliorée des Essex

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