mercredi 4 août 2021

6815 - le plus terrible des ennemis

… mais dans le Pacifique, en définitive, le véritable et plus rude adversaire n’est pas le soldat ennemi mais bien la température, l’humidité, les insectes et, bien entendu, la maladie !

Même lorsqu’on dispose de l’incroyable luxe d’un moustiquaire, s’endormir sans se réveiller le corps couvert de piqures d’insectes relève souvent de l’exploit, et chaque matin, à 05h30, ce sont les mouches qui prennent le relais des moustiques pour se poser partout, avec une préférence marquée pour la nourriture et … les latrines à ciel ouvert, entre lesquelles elles effectuent de constants va-et-viens.

Dans ces conditions, la question n’est pas de savoir si mais bien quand on va attraper la diarrhée, la dengue et, bien entendu, la malaria : en six mois de campagne à Guadalcanal, celle-ci a d’ailleurs compté pour les deux-tiers des Marines mis hors de combat,… contre un tiers seulement aux balles et obus japonais !

Encore les soldats américains peuvent-ils être considérés comme des ultra-privilégiés par rapport à leurs adversaires : (…) "à l'inverse des Américains, l'armée japonaise n'a jamais jugé utile de se doter d'un véritable service de santé. Des services soignaient les blessés, mais rien ou très peu avait été envisagé pour traiter les  maladies que le soldat était censé supporter stoïquement. Dans un environnement particulièrement malsain comme celui des îles Salomon et de Nouvelle-Guinée, le manque d'installations hygiéniques et la méconnaissance des maladies endémiques eurent des conséquences catastrophiques sur la santé de la troupe (...) L'absence de moustiquaires, comme c'était courant dans la plupart des garnisons nippones, impliquait une épidémie de malaria pas ou mal soignée"

Bientôt, faute de logistique, des divisions japonaises entières vont se retrouver privées de ravitaillement et livrées à elles-mêmes, condamnées à croupir et à lentement se désintégrer sur des îles ou dans des jungles perdues…

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