dimanche 1 août 2021

6812 - voler de ses propres ailes

Le B-29 et le B-36, en 1948. Le second arriva trop tard pour faire la guerre
… et à la traditionnelle rivalité entre la Marine et l’Armée de Terre s’ajoute à présent celle de l’Aviation, qui certes veut bien collaborer avec l’une et l’autre mais n’en demeure pas moins convaincue que la première est obsolète et la seconde bien trop timorée,… et aussi qu’elle est en mesure, grâce à ses bombardiers lourds, de gagner la guerre à elle seule, en détruisant les raffineries et les usines d’armement ennemie, et en terrorisant sa population !

Contrairement à l’Europe, le Pacifique est en revanche immense et surtout essentiellement composé d’eau plutôt que de terres sur lesquelles on pourrait bâtir des aérodromes, ce qui, pour l’heure, limite fortement les ambitions du général Henry Harley  "Hap" Arnold, qui a obtenu l’autonomie complète de l’USAAF en mars 1942.

Car inutile d'espérer faire rendre gorge aux Japonais avec les mêmes B-17 et B-24 largement utilisés en Europe : leur allonge est bien trop faible pour pareille ambition !

Mais avec ses 5 000 km d’autonomie, le nouveau quadrimoteur Boeing B-29, qui a effectué son premier vol en septembre 1942, s’annonce plus prometteur et, avec plus de 9 000 km, l’hexamoteur Convair B-36, déjà commandé sur plans, encore bien davantage !

Et si le second ne sera pas disponible avant de nombreuses années, le premier du moins devrait être en mesure de s’en prendre au Japon au début de 1944 à partir de terrains situés en Chine continentale, en attendant le jour où l’Armée de Terre de MacArthur ou alors la Marine de Nimitz réussira à offrir à l’USAAF une île située à proximité plus immédiate des côtes japonaises…

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