samedi 16 janvier 2021

6615 - le lâche et le traître par excellence

Paulus, prisonnier des Soviétiques, et filmé par leur Propagande
… à la Wolfsschanze, la Chute de Stalingrad et, surtout, la reddition du maréchal Paulus, provoquent un traumatisme dont chacun mettra des semaines à se remettre.

Dès sa capture en compagnie du général Schmidt, Paulus devient pour Hitler mais aussi, et il faut bien le dire, pour la plus grande partie du peuple allemand, le lâche et le traître par excellence, celui qui, en se rendant aux Russes, a déshonoré l’Armée et la Nation toute entière.

Il faut dire que l’intéressé, se sentant lui-même trahi par Hitler, ne tarde pas à collaborer activement avec le NKVD et la Propagande soviétiques : à Nuremberg, on verra même les Russes le sortir brièvement de sa datcha pour le faire témoigner contre ses anciens camarades de combat, dont il s'attirera à tout jamais le mépris.

Le 11 février 1946, Paulus dénoncera ainsi publiquement les exactions de l'armée allemande en URSS, suscitant l'indignation des accusés : "C'est une honte de sa part de témoigner contre nous !", rugira le maréchal Keitel. "Demandez à ce sale cochon s'il se rend compte qu'il est un traître", renchérira Goering."Demandez-lui s'il a pris des papiers de citoyen russe"

A sa décharge, l'ancien feld-maréchal d'Hitler et commandant de la 6ème Armée allemande espère sans doute être libéré et retrouver son épouse, gravement malade, laquelle mourra finalement en novembre 1949, sans jamais l'avoir revu

Paulus lui-même ne sera libéré qu'en 1953. Établi en Allemagne de l’Est, et toujours discrètement surveillé par la STASI, il y mourra dans l’anonymat le 1er février 1957, quatorze ans après sa capitulation à Stalingrad…

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Bonjour et compliments pour le blog.
Paulus ou l'homme coincé entre l'arbre et l'écorce...plus un officier d'état Major qu'un guerrier à tous crins,au movais moment au mauvais endroit, un civilisé dans une époque qui avait cessé de l'être.

Votre présentation n'est pas très indulgente: A Nurenberg, il a surtout témoigné contre Keitel, Göring et Jodl (des officiers d'Etat Major proches de Hitler, par ailleurs fort mauvais conseillers) qui étaient des nazis à tous crins et méritaient effectivement la corde.
Il est possible que le sentiment de trahison (belogen und betrogen) ait joué . On lui pardonne peu car en raison de son grade et de ce qu'il représentait pour la propagande il s'en est tiré vivant alors que 80% des simples soldats et sous officiers sont morts en captivité en Russie, mais ce genre d'inégalité est de tous temps dans les armées de tous les pays.
Il y a quand même quelque chose à mettre à son crédit: Il a délibérément ignoré l'ordre inhumain "Kommissär blefehl" (la liquidation des commissaires politiques, qui, après tout, n'étaient que la version communiste des aumoniers religieux dans d'autres armées .
Cet ordre (et celui tout aussi ignoble concernant les commandos) sont des marqueurs de la barbarie nazie.

Anonyme a dit...

Y a-t-il meilleur hommage que d'être traité de traître par Goering ? Paulus fut peut-être un militaire en demi-teinte, mais il a le mérite d'avoir largement préservé son uniforme du sang des crimes nazis.

Bravo encore pour ce blog remarquable !