mercredi 13 novembre 2019

6205 - Robert et Leopold

Le K5 Leopold, en position de tir. Notez le bogie avant et la table tournante
… la mise en œuvre d'un seul K5 nécessite évidemment des dizaines de servants et un train complet, ainsi que la construction d'une table tournante pour l'orientation du canon, et demeure naturellement subordonnée à l'existence préalable d'un réseau ferroviaire jusqu'à proximité du champ de bataille !

Mais c'est la norme du genre, et une norme à laquelle le K-5 se plie finalement bien mieux que la plupart des pièces ferroviaires équivalentes, ce qui explique pourquoi l’engin est vite devenu le cheval de bataille de l'Artillerie à longue portée allemande, opérant de la Scandinavie à la Méditerranée, et du Mur de l'Atlantique jusqu’à Stalingrad.

En février 1944, la présence de plus de 100 000 soldats alliés entassés à Anzio sur une superficie de seulement quelques dizaines de km2 représente indubitablement un formidable objectif pour les deux K5, baptisés Robert et Leopold, que Kesselring s’est empressé de faire parvenir sur place.

Et avec une telle concentration d'hommes et de matériels sur un si petit espace, il n’est guère besoin de viser puisqu’on est toujours assuré de toucher quelque chose !

A la cadence maximale - mais en pratique jamais atteinte - de 15 obus à l’heure, et avec des obus qui ne font en définitive "que" 250 kilos, il n’est évidemment pas question d’obtenir un résultat décisif contre les Alliés, ni a fortiori de les contraindre à rembarquer, mais l’essentiel est ailleurs  puisque jour après jour, semaine après semaine, la menace constante de ces obus, qui peuvent s’abattre n’importe où et n’importe quand, et contre lesquels il n’existe aucune parade, ne va pas manquer d’exercer une fâcheuse influence sur le moral et les nerfs des malheureux soldats piégés sur place…

3 commentaires:

Anonyme a dit...

Bonjour, compliments pour le Blog.

Les canons d'Anzio étaient planqués dans un tunnel, donc obligatoirement à une certaine distance du front et sortis de leur terrier le temps de tirer quelques salves ...

Ils sont assez équivalents question calibre (+ou-250 mm), longueur du tube et autres à un canon de marine déjà respectable (disons un croiseur lourd) étaient ils en portée pour toucher les navires de soutien et de ravitaillement alliés et auraient-ils pu être menacés par un tir de canons navals super lourds (genre un vieux cuirassé Dreadnought modernisé façon Malaya ou Warspite qui portaient du 380 mmm qui se serait tenu à la limite de leur portée et n'auraient pas trop craint leurs obus grâce à leur carapace blindée)?

D'Iberville a dit...

C'est une bonne remarque mais, du moins à ma connaissance, les dits canons n'ont jamais fait l'objet d'un bombardement naval. Il faut dire que si le calibre (280mm) de ces canons était inférieur à celui (380mm) des cuirassés, leur portée (plus de 50 kms) était par contre très supérieure.

A condition d'être positionnés à un minimum de, disons 30 kms du rivage, ces canons étaient donc invulnérables à tout bombardement naval et ne pouvaient être atteints que par l'Aviation

Anonyme a dit...

Avec une planque dans un tunnel probablement taillé en plein roc (les Appenins !) il aurait sans doute fallu recourir aux méga bombes de Barnes Wallis pour arriver à un résultat probant, comme ce fut le cas pour les V1 planqués dans des champignonnières creusées sous des falaises de craie près de Creil entre Paris et la Picardie...ont elles été utilisées?