mardi 17 septembre 2019

6148 - les pires amis du monde

Montgomery et Clark, à Salerne : les pires amis du monde
... même s'ils viennent enfin de s'extraire de la poche de Salerne et, avec Naples, de libérer une ville... déjà libérée (!), l'humeur des Alliés en ces premiers jours d'octobre 1943 est loin d'être au beau fixe !

La proie italienne, à l'évidence, s'annonce bien moins facile à croquer que prévu, et cette campagne que les Américains imaginaient, non sans naïveté, comme une suite de rapides chevauchées victorieuses dignes des meilleurs westerns de John Ford a déjà pris beaucoup de retard, non seulement à cause de la résistance opiniâtre et des sabotages redoutablement efficaces des Allemands, mais aussi en raison de la topographie du terrain, qui se prête fort mal à une guerre de mouvements.

Et pour ne rien arranger, il y a l'éternelle rivalité entre ces pires amis du monde que sont les Britanniques et les Américains, les premiers jugeant les seconds puérils et inexpérimentés, les seconds estimant les premiers aussi timorés que snobs,... et chacun affirmant, à mots plus ou moins couverts, que l'autre n'en fait finalement pas assez et cherche en permanence à se soustraire à ses responsabilités.,.. mais aussi à s'accaparer tous les lauriers de la Gloire !

Déjà manifeste en Sicile, ce malaise n'a fait qu'empirer à Salerne entre les hommes du Xème et du VIème Corps, mais aussi entre ceux de la 8ème et de la 5ème Armée.

En arrivant lui-même à Salerne, le 24 septembre, Bernard Montgomery, fidèle à sa réputation, n'a en effet pas manqué de se présenter publiquement non seulement comme le véritable vainqueur de la bataille, mais surtout comme le sauveur de la 5ème Armée américaine et de son chef junior, Mark Clark, lequel, on s'en doute, n'a nullement apprécié ce double affront...

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