6146 - les quatre jours de Naples

… Naples, 30 septembre 1943

Pendant quatre jours, des combats sporadiques mais violents opposent ainsi les soldats allemands aux civils napolitains, qui s’efforcent de bloquer les rues, investissent commissariats, casernes et armureries, et font le coup de feu à travers toute la ville.

Les Allemands ont certes l’avantage de l’entraînement et de la discipline, et disposent même d’une poignée de tanks contre lesquels les insurgés, qui ne sont que de simples amateurs agissant par petits groupes, sans la moindre coordination, et dans le plus grand désordre, se retrouvent dramatiquement démunis, mais ils ne sauraient être partout en même temps et d’autant moins qu’ils sont en sous-effectifs et ne peuvent espérer recevoir aucun renfort !

Car quand bien-même les possèderait-il que Kesselring - nous l’avons dit - n'aurait de toute manière aucune intention d’immobiliser de gros moyens sur des positions indéfendables et dont il leur serait quasiment impossible de s’extraire ensuite.

Au demeurant,  par rapport à Rome, et a fortiori par rapport à l’Allemagne du Sud, Naples n’est rien et ne possède ni importance stratégique ni, surtout, politique, de nature à enflammer l'imagination du Führer et l'inciter à en faire un nouveau Stalingrad !

Les Alliés, du reste, sont à présent tout prêt, ce pourquoi, dès le 30 septembre, les autorités allemandes d'Occupation commencent-elles à évacuer la ville le plus efficacement et le plus discrètement possible, quitte - et c’est assurément une première en Europe (!) - à négocier ici et là des accords de passage avec les insurgés…