samedi 19 janvier 2019

5807 - Que sont-ils devenus (2)

Le Roi Georges II, en grand uniforme
* Exfiltré par les Britanniques de Grèce vers la Crète, puis de Crète vers l'Égypte, le Roi Georges II de Grèce s'exila d'abord en Afrique du Sud avant de rejoindre Londres, comme tant d'autres souverains d'Europe occupée. Mais, à l'instar de bon nombre d'entre-eux, son retour au pays, et aux affaires, s'avéra bien plus difficile que prévu, et ce n'est qu'en septembre 1946, à la faveur d'un référendum victorieux, que George II put enfin revenir en Grèce, dans un pays ruiné et désormais ravagé par la guerre civile. Il n'en profita cependant pas longtemps, puisqu'il mourut en avril 1947, vingt-six ans avant l'abolition officielle de la monarchie grecque

* Bien qu’il se soit surtout distingué par son incompétence lors de la Bataille de Crète, le Brigadier James Hargest retrouva son poste au sein du contingent néo-zélandais désormais reconstitué en Egypte. En novembre, une attaque de l’Afrika Korps lui valut le douteux privilège de se retrouver prisonnier de guerre. Transféré en Italie, il parvint néanmoins à s’évader en mars 1943, grâce à un tunnel creusé sous le camp. Parvenu, après bien des péripéties, jusqu’à Londres, il participa en tant qu’observateur au Débarquement de Normandie, où il trouva la mort le 12 aout 1944.

* Adolf Hitler, qui était loin d'être le cancre militaire que l'on croit, et qui avait compris bien mieux que Student (!) les dangers d'un assaut aéroporté sur la Crète, tint sa parole de ne plus jamais y recourir. Le 22 juin 1941, soit à peine quatre semaines après la conclusion de la Bataille de Crète, il se lança dans le plus grand pari de sa vie : la conquête de l'URSS. En six mois, il se disait convaincu de voir la Wehrmacht défiler dans Moscou. Quatre ans plus tard, c'était plutôt l'Armée rouge qui paradait dans un Berlin où lui-même s'était suicidé le 30 avril 1945.

* Évacué de Crète comme la plupart des officiers supérieurs, Robert Laycock continua sa carrière au sein des commandos de Sa Majesté. Promu major-général, et Chef des Opérations combinées en 1943, il fut anobli et nommé gouverneur de Malte en 1954, avant de prendre sa retraite et de mourir en 1968. Bien que félicité de son vivant pour les diverses actions de retardement menées par son commando durant l'évacuation de la Crète, il fut vivement critiqué après sa mort, lorsque l'on s'aperçut qu'il avait également tout mis en œuvre pour figurer parmi les élus autorisés à rembarquer à Sfakia...

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