lundi 7 janvier 2019

5795 - le retrait fatal

Leslie Andrew
... à l'instar des épidémies, les débâcles militaires ont toujours un début, un paroxysme, et une fin.

Si celle de Crète se termina dans le petit port de pèche de Sfakia le 01 juin, et culmina par la prise de La Canée le 27 mai, elle débuta à Maleme, dans la soirée du 20, lorsque le lieutenant-colonel Leslie Andrew, craignant de se retrouver encerclé et coupé de ses arrières par les parachutistes allemands, et désespérant de recevoir les renforts qu'il n'avait cessé de réclamer depuis l'aube, décida d'abandonner les positions qu'il tenait sur la Colline 107

L'autorisation de retraiter, qu'il avait sollicitée, et obtenue, du Brigadier Hargest, n'était pourtant, au mieux, que tacite, mais Andrew qui, pour d'évidentes raisons, ne voulait pas retraiter en plein jour et donc sous les bombes de la Luftwaffe, s'était empressé de prendre le "Si vous le devez, vous le devez" de son supérieur au pied de la lettre, et de disparaître avec ses hommes du 22ème Bataillon néo-zélandais durant la nuit

Le problème, c'est qu'il avait disparu sans être en mesure d'avertir tout le monde, et en particulier les défenseurs de l'aérodrome de Maleme qui, à l'aube du lendemain, se découvrirent non seulement abandonnés mais surtout surplombés par les paras allemands qui, trop heureux de l'aubaine, s'étaient précipités sur les positions désertées par le 22ème Bataillon.

Sans la Colline 107 pour couvrir leurs arrières, ces défenseurs n'eurent alors d'autre choix que de retraiter à leur tour,... et livrer ainsi un aérodrome intact aux Allemands

Et le drame, dans cette affaire, c'est que les craintes d'Andrew ne reposaient pour ainsi dire que sur des ombres : au moment du repli du 22ème Bataillon, les paras allemands, loin d'envisager la prise de la colline, pensaient plutôt se retrouver bientôt submergés par une contre-attaque britannique que personne ne se soucia hélas de lancer...

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