dimanche 6 janvier 2019

5794 - une incroyable apathie

James Hargest : une incroyable apathie
... mais bien plus que ceux fournis par Ultra, Bernard Freyberg était tributaire de la qualité des renseignements que lui transmettaient, ou non, ses subordonnés, et en particulier le Brigadier James Hargest, responsable du secteur de Maleme.

Comme Freyberg, Hargest était lui aussi un vétéran de la 1ère GM et un survivant de Gallipoli et, comme Freyberg, il ne concevait d'autre défense que statique, et d'autre commandement que fort loin de la ligne de Front.

Non content de transmettre à Freyberg des rapports aussi optimistes que dramatiquement erronés, faisant notamment état de l'évacuation de la Crète par les troupes allemandes (!) après le brillant succès d'une contre-attaque qui s'était en réalité soldée par un échec total (!), Hargest, durant les trois premiers jours de la bataille, et alors que le sort de toute l'île se décidait pourtant dans son secteur à lui, demeura incroyablement apathique, comme si le sort de la bataille ne le concernait pas personnellement.

Au colonel Andrew qui, depuis l'aube du 20 mai, ne cessait de lui réclamer des renforts et qui, au soir, lui annonça son intention d'abandonner ses positions sur la Colline 107 s'il ne les recevait pas immédiatement, Hargest s'était contenté d'un haussement d'épaules et d'un fort peu motivant "Si vous le devez, vous le devez", alors qu'il ne pouvait ignorer que cette colline était pourtant vitale pour la défense de l'aérodrome de Maleme.

Plutôt que de pousser Andrew à tenir bon, plutôt que de lui venir immédiatement en aide en ordonnant lui-même une contre-attaque immédiate sur Maleme, Hargest avait ainsi, ne fut-ce que tacitement, autorisé la retraite puis, le lendemain, publiquement déclaré qu'il ne croyait pas à la réussite de la contre-attaque ordonnée par Freyberg pour la nuit suivante, ce qui, une fois de plus, n'était certainement la meilleure manière de pousser au sacrifice les soldats appelés à en faire partie...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour!
C'est ce qu'on appelle une coproduction de sottises criminelles...surtout par manque de "reporting" comme on dit en jargon d'entreprise

A la bataille navale du Jutland, le très flamboyant et très agressif amiral Beatty avait commis deux énormes bêtises.

La première,la plus connue était d'attaquer des cuirasssés (correctement blindés), avec des croiseurs de bataille,plus rapides, mieux armés mais insufffisamment blindés, avec 3 de ses "bloody ships" partis en fumée (avec plus de 3 X 1000 matelots et officiers envoyés chez Davy Jones).

Mais la seconde , et peut être la pire, est d'avoir négligé de faire un tableau exact de la situation à l'amiral Jellicoe, qui commandait en chef les troupes de choc (les cuirassés type "dreadnought"). Quand il y a enfin pensé c'était trop tard, son propre navire, le HMS Lion, passé à un cheveu de l'explosion terminale, avait perdu à la fois ses émetteurs radio et la carte marine sur laquelle l'officier de navigation avait pointé les navires ennemis.

Il faut dire que ses subordonnés (à l'honorable exception du commodore Goodenough) qui commandaient les destroyers et les croiseurs avaient été tout aussi négligents.
Pour comble de malheur un hydravion du HMS Engadine avait parfaitement repéré les navires allemands mais nul ne capta son faible poste de TSF.

Un chef aveugle et têtu + des officiers négligents qui la "jouent perso"et oublient de rendre compte= un désastre, la leçon vaut sur terre comme sur mer et dans les airs.