vendredi 9 mars 2018

5491 - l'enfer vert

La Nouvelle-Guinée : l'enfer vert...
... mais entre la théorie et la pratique, il y a, comme toujours, de nombreux problèmes,... à commencer par les immenses difficultés pratiques que vont rencontrer les fantassins américains, mais aussi australiens et néo-zélandais, de MacArthur pour progresser sur une île plus grande que la France, une île dépourvue de routes mais au contraire recouverte de marais putrides et de jungles quasiment impénétrables, une île qui baigne en permanence dans un climat aussi dantesque qu'insalubre, et une île, enfin, où les maladies tropicales, les insectes géants et les serpents venimeux vont en définitive faire plus de ravages que les balles japonaises (1)

La Nouvelle-Guinée, c'est véritablement un enfer vert, où les troupes alliées vont d'ailleurs combattre jusqu'au dernier jour de la guerre, sans pour autant réussir à s'affranchir définitivement de la résistance des Japonais, lesquels y laisseront tout de même plus de 120 000 hommes et  n'hésiteront pas, pour survivre et continuer la lutte, à se livrer à de nombreux actes de cannibalisme...

Pour Halsey, le problème de l'heure, c'est plutôt de voguer d'île en île et jusqu'à Rabaul... mais sans le soutien des porte-avions, attendu que les nouveaux Essex ne devraient pas arriver avant le printemps, et que le seul porte-avions actuellement disponible - l’Enterprise - est de toute manière bien trop précieux pour être risqué entre les îles et en eaux peu profondes.

Nait alors une idée un peu folle : constituer une importante force aérienne terrestre et bâtir, à partir de Guadalcanal, puis sur chaque île dont on s’emparera, un aérodrome qui lui permettra d’opérer à chaque fois un peu plus loin en mer.

La clé du succès donc, repose sur les SeaBees, ces unités de Génie spécialisées qui disposent d’énormes moyens mécaniques, et en particulier de bulldozers, grâce auxquels elles peuvent construire une piste sur n’importe quelle île isolée du Pacifique et à une vitesse qui ne cessera jamais de surprendre les Japonais, demeurés au stade de la pelle et de la pioche…

(1) sur les quelque 13 645 GI’s à prendre part à la campagne de Papouasie-Nouvelle-Guinée, 671 seront tués, 2 172 blessés au combat, et… 8 000 – soit 60 % des effectifs - évacués à l’arrière pour cause de maladies !

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Ne pas oublier aussi les tôles à trous clipsables comme des jeux de Légo. C'est une invention de génie à toous les sens du terme

En Corse les américains ont crée 5 aérodromes géants dans la plaine orientale entre Bastia et Solenzara (le USS corsica) sous les yeux ébahis de la population (les très charmants souvenirs du chanteur - berger Antoine ciosi, gamin de 10 ans en 1943) qui n'avaient jamais vu un tel atirail de bulldozers, tracteurs et autres scrappers.

Le fait qu'ils aient bousillé les haies vives des champs (en essuyant quelques coups de fusil de chasse) explique sans doute qu'ils aient toléré la fauche systématique de la part de la population locale, affamée, et a été compensé par les aspersions de DDT à coups d'escadrilles de Piper cub qui ont éradiqué les moustiques porteurs de malaria.

De nos jours (plus de 70 ans plus tard) ces fameuses tôles à trous sont un peu partout dans le maquis corse (enclos à bestiaux , chemins pour atteindre les bergeries reculées, accrochés sur les 4X4 Toyota rutilants de certains m'as tu vu locaux...etc)