mardi 6 mars 2018

5488 - Un premier bilan (5)

… à leur décharge, des hommes comme Yamamoto savent que chaque jour, chaque mois qui passe, ne peut que renforcer leur adversaire, dont la puissance industrielle est incomparablement supérieure à celle du Japon

Dans ces conditions, c-à-d en sachant qu’ils n’auront jamais les moyens de construire autant de porte-avions, de cuirassés, de croiseurs ou de destroyers que les Américains, ni de les construire aussi rapidement, les responsables japonais s'efforcent toujours - on ne saurait le leur reprocher - de préserver les bâtiments dont ils disposent, et donc de ne pas inutilement  les exposer au danger.

Mais il y a des limites à la prudence, et les différents engagements dans le Détroit de Savo, en novembre, viennent encore de le rappeler : alors que Halsey, de son côté, n’a pas hésité à envoyer les Washington et South Dakota opérer de nuit, au risque d’un échouage dans ces eaux étroites et peu profondes, Yamamoto, lui, s’est contenté d’y expédier les plus vieux cuirassés de sa flotte, laissant le bien plus jeune et plus puissant Yamato couler des jours paisibles dans le lagon de Truk.

Les Japonais, à l’évidence, croient encore à un "grand combat naval", où les énormes canons du Yamato, bientôt aidés de ceux du Musashi, qui le rejoindra à Truk le 22 janvier 1943, pourraient faire la différence.

Cette philosophie d’un engagement "décisif" , qui n’est pas sans évoquer le "Grosse Schlag", le fameux "Grand coup"  allemand souvent évoqué dans ces colonnes, impose sans doute de tenir ses meilleurs éléments à l’écart et à l’insu de l’ennemi, et de ne les utiliser qu’au moment le plus opportun, et par surprise, afin d’en maximiser l’effet.

Reste à savoir si on n’a pas déjà attendu trop longtemps…

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