jeudi 8 février 2018

5462 - quand l'équipe ne sait plus comment remporter un match

Nimitz et Ghormley (derrière lui), à Nouméa, 28 septembre 1942
… Nouméa, 28 septembre 1942

En cette fin de septembre 1942, la situation de la Navy dans le Pacifique ressemble à s’y méprendre à celle d’une équipe de football qui, de défaite en défaite, ne sait tout simplement plus comment remporter un match.

Et à l’instar de ce qui se passe dans le monde du football, les dirigeants de la Navy, mais aussi de l’Armée et de l’Aviation, sont de plus en plus convaincus qu’un changement d’entraîneur s’impose au plus vite.

Plus que des renforts de troupes, ce qu’il faudrait à Guadalcanal, souligne pour l’Aviation le général Arnold, "ce sont de nouveaux chefs qui connaissent et comprennent la guerre moderne; des hommes qui sont agressifs et qui n’ont pas peur de perdre leurs navires"

King, qui n’a jamais pardonné à Ghormley sa conviction, exprimée début juillet, selon laquelle la future invasion de Guadalcanal était condamnée à échouer (!), n’est pas loin de penser la même chose, mais ceci dit, Ghormley est-il réellement responsable de ce qui se passe ?, doit-on réellement croire les reporters lorsqu’ils affirment que l’intéressé est "complètement défaitiste et quasiment désespéré" ?, enfin, le plus important, et pour demeurer dans l’analogie footballistique, peut-on réellement espérer que son remplacement éventuel par un autre entraîneur améliorera le rendement de l’équipe et lui permettra de remporter le titre à la fin du championnat ?

C’est pour le savoir que, le 28 septembre, Nimitz en personne prend un hydravion pour Nouméa, où il ne tarde pas à constater que, de fait, Ghormley ne contrôle pas grand-chose... et même pas les dizaines de cargos remplis de matériel de guerre, qui attendent d’être déchargés dans le port !

Le lendemain, un autre vol l’amène à Guadalcanal, où Ghormley n’a toujours pas mis les pieds (!), mais où les Marines, bien que résolus à continuer la lutte, ne se gênent pas de lui faire savoir tout le mal qu’ils pensent "de ces commandants qui ont bien trop peur de risquer leurs bâtiments"… contrairement à leurs homologues japonais qui, eux, ne se privent pas de venir régulièrement pilonner leurs positions.

Rentré à Pearl Harbor le 5 octobre, Nimitz est bien résolu à agir

Mais comment ?

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