dimanche 17 décembre 2017

5409 - une fin inéluctable

Canon de 127mm, à Wake, témoin d'une bataille perdue d'avance
… Wake, 23 décembre 1941, 02h35

Et un pareil délai offre évidemment tout loisir au commandement japonais d’écraser l’île qui, en pratique, est donc condamnée à capituler bien avant l’arrivée d’un éventuel secours !

De fait, ayant reçu le soutien des porte-avions Hiryū et Sōryū aimablement prêtés par Nagumo sur le chemin qui les ramenait au Japon, Kajioka repart à l’attaque aux premières heures du 23 décembre.

Et lorsque tombe la nouvelle de cette seconde tentative de débarquement nippone, dont personne, et surtout pas les défenseurs de Wake, ne doute cette fois du résultat final, l’amiral Pye se retrouve confronté à un dilemme : doit-il oui ou non laisser les portes-avions poursuivre vers Wake et engager les forces japonaises alors qu’il n’existe à présent plus aucun espoir d’en sauver la garnison ?

Pye, qui avant-même cette dépêche avait reçu du Chef des Opérations navales un message l’avisant que le Département de la Marine laissait la responsabilité du sort de Wake entre ses seules mains, et qui en avait fort logiquement déduit qu’après celle de Kimmel, sa propre tête ne manquerait pas de tomber en cas de nouvelles pertes, décide de battre aussitôt le rappel de ses porte-avions.

Wake est donc abandonnée à son sort : dans l’après-midi du 23, les derniers défenseurs de la garnison se rendent aux Japonais, qui les emmènent aussitôt en captivité (1), synonyme, pour la quasi-totalité d'entre eux d'une mort certaine…

(1) à sa reddition, la garnison de Wake comprenait également une centaine d’ouvriers civils, que le commandement japonais préféra laisser sur place afin d’y servir les troupes d’occupation. En octobre 1943, lorsque s’amorcera la reconquête américaine, le commandant de la garnison nippone - le contre-amiral Shigematsu Sakaibara- les fera alors exécuter jusqu’au dernier, ce qui lui vaudra d’être jugé et pendu en juin 1947 comme criminel de guerre…

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