La Hochseeflotte : une puissance de feu aussi puissante que vulnérable |
… au déclenchement de la 1ère G.M, la Kaiserliche Marine de Guillaume II, partie
de rien et au prix d'un effort par conséquent kolossal, est devenue la seconde puissance
navale au monde .
Mouillée
à Wilhemshaven, sa composante principale,
la Hochseeflotte, ou "Flotte de Haute Mer" comprend
alors pas moins de vingt-deux pre-dreadnought,
quatorze dreadnought et quatre croiseurs
de bataille, tandis que cinq autres cuirassés, et trois croiseurs de bataille,
dont la construction a déjà commencé, rejoindront encore ses rangs avant l'Armistice de novembre 1918.
C'est
beaucoup… mais néanmoins très insuffisant pour espérer l'emporter sur les
Britanniques à la régulière et en bataille rangée, surtout si l'on considère le
peu de valeur militaire des pre-dreadnought
ainsi que l'infériorité qualitative des navires allemands qui, sur le papier du
moins, et autant en blindage qu'en puissance de feu, sont presque toujours
surclassés par leurs adversaires de la Grand
Fleet, par ailleurs moitié plus nombreux.
Craignant,
à juste titre, de finir décimée si elle recherche le combat singulier, la Hochseeflotte passe donc la quasi-totalité de
son temps à attendre sagement dans l'Estuaire de
la Jade que se présente enfin une occasion favorable.
De son
côté, et parce qu'elle craint au moins autant, sinon davantage, de tomber dans
un piège de mines et de sous-marins tendu par son adversaire, piège qui lui
ferait alors perdre son précieux avantage numérique (1), la Grand Fleet se contente elle aussi de
patienter à l'ancre, en ses mouillages de Rosyth
et, surtout, de Scapa Flow (Orcades)…
(1) pour cette raison, les Britanniques surnomment
d'ailleurs le commandant-en-chef de la Grand Fleet, l'amiral John Jellicoe,
comme "l'homme qui peut perdre la guerre en un après-midi…
1 commentaire:
Pour les Français la "Hochseeflotte" a eu deux avantages remarquables.
Elle leur a valu "l'amitié" aussi intéressée qu'improbable du Royaume-Uni
et a conduit l'Allemagne à détourner de la Heer des moyens matériels, financiers
et humains considérables.
Au passage, on remarquera qu'Hitler avait minutieusement analysé ces erreurs
du 2ème Reich :
- abandon de l'idée d'un empire colonial classique au profit du "lebensraum"
- conditions de vie de la population très ménagées alors que le pouvoir impérial
avait été très dur à son égard
- marine de surface réduite au strict minimum imposé par la propagande.
oubliant seulement qu'éviter les erreurs du passé ne garantit nullement d'en faire de nouvelles..
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