samedi 29 avril 2017

5177 - les uns et les autres (3)

... Erich von Manstein qui, s’il l’avait voulu, aurait peut-être pu devenir ce “Sauveur de la Patrie” que recherchaient désespérément les opposants à Hitler, restera sans affectation, mais libre de ses mouvements, jusqu’à la Capitulation. Jugé pour crimes de guerre en 1949, sa condamnation suscitera une telle indignation, y compris chez ses anciens adversaires (!), qu’il sera libéré en 1952. Il mourra en 1973.

Heinz Guderian, qui avait prévu l’effondrement du “château de cartes”, échappera quant à lui à toute poursuite criminelle, et mourra en 1954. Comme Manstein, il est l’illustration parfaite de tous les officiers supérieurs de la Wehrmacht qui, à l’Est, et en toute connaissance de cause, donnèrent et exécutèrent des ordres - comme celui dit "des commissaires" - qu’ils savaient criminels et en tout cas contraire aux “règles normales de la guerre”

Mis en place à partir du 05 mai 1945, le Gouvernement de Flensburg, auquel Himmler avait vainement proposé ses services pendant plusieurs jours, n’aura qu’une existence éphémère : le 23 mai, il sera en effet officiellement dissous par le général Eisenhower, qui fera également arrêter son chef, le grand-amiral Dönitz. Celui qu’Hitler, juste avant sa mort, avait officiellement désigné pour lui succéder sera ensuite condamné à dix ans d’emprisonnement par le Tribunal de Nuremberg. Il mourra en 1980

Trop précieux pour être jugé, Werner von Braun sera discrètement exfiltré aux États-Unis dans le cadre de l’Operation Paperclip. Devenu chef de file du programme spatial américain, il réalisera, des années plus tard, son rêve de jeunesse, en réussissant à envoyer une fusée vers la Lune. Jusqu’à sa mort, en 1977, il ne se reconnaîtra en revanche aucune responsabilité dans le décès des milliers de travailleurs esclaves qui fabriquèrent ses V2 dans la gigantesque usine souterraine de Dora-Mittelbau...

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Bonjour!
La différence de traitement entre Dönitz et Manstein est assez surprenante: on a affaire non à des politiques mais à des militaires (certes favorables au régime mais qui n'ont pas trempé dans des opérations de police politique ou dans la machine concentrationnaire d'extrermination des juifs et des communistes) et pourtant l'un écope de Dix ans et pas l'autre...

Il semblerait que le procureur anglais ait à tout prix voulu se "faire" Dönitz à qui l'angleterre ne pardonnait pas la perte de sa marine marchande (sans parler d'un bon bout de sa marine de Guerre)

D'Iberville a dit...

N'oubliez pas non plus qu'à la Capitulation du Reich, Manstein, à la différence de Dönitz, n'avait plus aucun rôle dans la conduite des opérations depuis plus d'un an (il avait été "démissionné" par Hitler en mars 1944), et que Dönitz avait, très officiellement, été désigné par Hitler comme son successeur, et avait même installé, à Flensburg, un gouvernement éphémère alors que Manstein, lui, continuait de profiter de sa retraite...