mercredi 25 janvier 2017

5083 - le Führerprinzip

Himmler serrant la main du "Fidèle Heinrich", mai 1944
... pour comprendre l'attitude d'Eichmann, dont la décision de continuer à déporter les Juifs est au moins aussi ahurissante que celle d'Himmler de chercher à présent à les protéger, plusieurs explications peuvent être avancées,... à commencer bien sûr par le mode de fonctionnement ô combien complexe de la SS elle-même

Car pour tout ce qui touche à la déportation des Juifs vers les camps, Eichmann ne dépend en réalité que du grand-patron du RSHA, autrement dit d'Ernst Kaltenbrunner.

Sur le papier, Kaltenbrunner prend évidemment ses ordres du chef suprême de la SS, autrement dit d'Himmler, mais ce dernier n'a jamais eu avec lui les rapports de confiance et d'amitié qui l'unissaient autrefois à Heydrich.

Dans ce Troisième Reich à l'agonie où tout le monde soupçonne tout le monde et craint à chaque instant de se retrouver suspendu "pour l'exemple" à un croc de boucher, même le tout-puissant  Reichsführer de la SS a jugé plus sage de ne pas informer son subordonné de cette initiative, et il s'est également bien gardé de la communiquer à Eichmann sous forme d'un ordre écrit qui, s'il venait à tomber en de mauvaises mains, et parvenir ensuite à Bormann, à Goebbels et, évidemment, à Hitler, lui vaudrait assurément sinon la corde, du moins la disgrâce définitive.

Dans ce contexte, Eichmann peut donc estimer que cet ordre, en plus de ne pas émaner de son supérieur direct, est illégitime car par trop contraire à tous ceux reçus jusque-là, ainsi qu'au sacro-saint Führerprinzip qui régit l'Allemagne depuis 1933 et contraint chaque citoyen et a fortiori chaque militaire allemand à "travailler en direction du Führer", et à lui obéir aveuglément...

1 commentaire:

radioska a dit...

ah p'tite boulette sur la légende ;-)