jeudi 22 décembre 2016

5049 - prendre les devants

Le Régent Horthy, avec Hitler, en 1938
… mais cette fois, craignant de revivre l’épisode italien, Hitler décide de prendre les devants : le 15 mars, il convoque le Régent Horthy à Salzbourg… tout en en ordonnant discrètement à la Wehrmacht d’envahir la Hongrie, tâche dont celle-ci s’acquitte avec célérité, et sans rencontrer la moindre résistance.

Revenu à Budapest, et accueilli par des soldats allemands, le malheureux Régent n’a alors plus d’autre choix que de démettre le Premier Ministre Miklós Kállay, qui depuis plusieurs mois multipliait secrètement les contacts avec les Alliés occidentaux (1), et de le remplacer par Döme Sztójay, quant à lui beaucoup plus favorable au Reich… puisqu’ambassadeur de Hongrie à Berlin depuis 1935.

Mais le 20 mars, donc immédiatement dans la foulée, c’est l’inévitable Obersturmbannführer-SS Adolf Eichmann qui débarque à Budapest avec le mandat, et la ferme intention, de régler une fois pour toutes le sort de la communauté juive de Hongrie ! 

Eichmann, rendu orphelin et privé de toute promotion depuis la mort, un an auparavant, de son maître et protecteur Reinhard Heydrich, mais qui, malgré cette mort, ou peut-être à cause d'elle, n'a jamais cessé, avec un acharnement maniaque, d'appliquer à la lettre son ordre de "faire rouler les trains" jusqu'à déporter les Juifs de l'Europe entière !

Eichmann qui, dès son arrivée dans la capitale magyare exige du nouveau gouvernement la livraison immédiate au Reich de quelque 100 000 Juifs aptes au travail, une exigence à laquelle les autorités hongroise répliquent en proposant plutôt, et à l'instar de leurs homologues slovaques, celle de familles entières...

(1) expédié à Dachau, puis à Mauthausen, Miklós Kállay sera libéré par les Américains en mai 1945. Exilé aux USA, il mourra à New-York en 1967 
(2) remplacé par l’utra-fasciste Ferenc Szálasi en octobre 1944, Döme Sztójay fuira la Hongrie au printemps 1945. Arrêté par les Américains, ramené en Hongrie, puis condamné à mort pour crimes de guerre, il sera fusillé à Budapest en août 1946

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour... Horthy,qui était pourtant un dictateur réactionnaire des plus antipathiques, a continué à ruer dans les brancards, au point que pour le neutraliser les nazis n'ont pas hésité à prendre son fils en otage (l'exécuteur des basses oeuvres étant l'inévitable Skorzeny)...Ca n'a pas du suffire, puisque, in fine les allemands ont couronné Szalasi, un quisling de la pire espèce...finalement Brecht ne s'était pas tellement trompé en assimilant Hitler (Arturo Ui) à Al Capone dans sa pièce de théâtre