vendredi 11 novembre 2016

5008 - la peur de la destruction

La capitulation sans condition revenait, en pratique, à inciter l'ennemi à se battre jusqu'au bout
… et c’est peu dire que l’exigence américaine d’une capitulation "sans condition", a consterné le Premier Ministre britannique ! 

D’abord parce que le Président américain ne l’a nullement consulté en cette affaire, le plaçant ainsi, et de manière fort peu diplomatique, devant le fait accompli. 

Ensuite, et surtout, parce que cette exigence, bientôt relayée par la Presse dans le monde entier, ne peut que radicaliser Allemands et Japonais, et donc rendre pour ainsi dire impossible toute recherche d’une paix négociée semblable à celle qui avait abouti à l’Armistice de 1918 ! 

Hitler, du reste, se montre fort satisfait de cette Conférence,... ou plus exactement de sa conclusion !

"Cela ne faisait que confirmer une fois de plus qu'il avait raison de demeurer intransigeant. Comme il le confia début février aux dirigeants du parti, il se sentit libéré de tous les efforts entrepris pour le persuader de rechercher un règlement de paix négocié. Ainsi qu'il l'avait toujours affirmé, ce serait la victoire ou la destruction. 

Même parmi ses plus proches partisans, admit Goebbels, rares étaient ceux qui, intérieurement, pouvaient encore croire à la première hypothèse. Mais tout compromis étant exclu, la route de la destruction s'ouvrait plus clairement que jamais. Pour Hitler, fermer toutes les échappatoires avait des avantages évidents. La peur de la destruction était un mobile puissant" 

(1) Kershaw, Hitler, tome 2, page 831

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour!
Là je viens d'apprendre quelque chose! ...Il est évident que en 1943 Churchill aurait préféré finir la guerre au plus vite et sauver ce qui pouvait l'être de l'empire, mais si on réfléchit un peu, Il y a une logique différente côté US: Roosevelt qui était tout sauf un naïf ou un bisounours avait là une opportunité fantastique de faire tourner les usines d'armement et effacer la crise et le chômage (tous les écrivains, et en particulier Herman Wouk -Ouragan sur le Caine- ont commenté sur l'excès délirant de matériel-pas toujours de bonne qualité- qui caractérisait les opérations US...)

On était à l'opposé de l'antique sage Sun Tszu qui préconisait de toujours proportionner les moyens aux buts de guerre et de couper la tête aux généraux qui demanderaient ne serait-ce qu'un cheval, un arc ou une cuirasse de trop, en imposant aussi un inutile sacrifice au peuple laborieux qui paye les violons du bal...

Roosevelt avait aussi par cette politique une façon de mieux cimenter son alliance avec Staline....sur lequel il comptait pour donner un coup de main pour l'invasion du japon, vu que la bombe A n'était encore qu'un projet inabouti.