vendredi 28 octobre 2016

4994 - "l'oreille d'Hitler"

Hitler et Speer, devenu un de ses rares intimes, en balade
.... avec les camps de concentration et leur abondante main d'oeuvre gratuite, Heinrich Himmler pensait être en mesure de faire de la SS une véritable puissance industrielle.

Mais en cet automne de 1942, et en dépit de tous les efforts déployés, la contribution des dits camps à l'effort de guerre allemand frise toujours le ridicule !

Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette stagnation, à commencer bien sûr par la très faible productivité des travailleurs-esclaves, dramatiquement maltraités et sous-alimentés, la difficulté pour la SS de se procurer les lourdes et complexes machines-outils indispensables à une production de masse, ou encore l'éloignement - pour d'évidentes raisons de discrétion - des dits camps des zones habitées, et en particulier des sites industriels traditionnels, comme la vallée de la Rühr.

Mais la principale raison tient sans doute à la réticence des grands patrons allemands eux-mêmes à se soumettre, et à soumettre leurs usines, au pouvoir absolu de la SS et de son Reichsführer.

Et avec Albert Speer, ces derniers ont trouvé un allié de poids : excellent organisateur - sans doute meilleur dans ce domaine que dans l'Architecture - et ayant de surcroît, et selon l'expression consacrée, "l'oreille d'Hitler", le nouveau Ministre de l'Armement a tôt fait de convaincre le Führer de la totale absurdité qu'il y aurait, en ces temps difficiles où la production de guerre doit être augmentée rapidement et quel qu'en soit le prix, de commencer par déménager les usines et les machines dans les camps de concentration, puis d'en confier la direction aux "amateurs" de la SS...

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