jeudi 27 octobre 2016

4993 - la menace Speer

Heydrich, Wolff et Himmler, rendant visite à l'architecte Speer, 1941
… pendant des années, Heinrich Himmler ne s’est nullement méfié d’Albert Speer, cet intellectuel un peu rêveur qui, contrairement à lui, n’a jamais porté l’uniforme ni nourri la moindre ambition guerrière, et qui, contrairement à lui, n’a du reste adhéré au NSDAP qu’en mars 1931, fasciné, comme tant d’autres avant lui, par le charisme d’Hitler et sa capacité à mobiliser les foules plutôt que par la profondeur et la pertinence de son idéologie. 

Grâce à son talent personnel et son entregent, Speer a rapidement gravi les échelons – en 1934, il est déjà devenu l’architecte-en-chef du Parti nazi, le responsable du Bureau central de la Construction, et même un des rares intimes du Führer, avec lequel il devise fréquemment d'Art et d'Architecture lors de longues promenades dans les Alpes bavaroises.

Mais pour Himmler, Speer n'est longtemps resté qu'un "vulgaire architecte", dont le domaine d’expertise et les ambitions - de la décoration des ministères à l’organisation des grands-messes du Parti en passant par la construction de la nouvelle Chancellerie du Reich - se situent aux antipodes des siens et de la SS

L’indifférence du Reichsführer à son endroit a néanmoins cédé le pas à une sourde inquiétude en février 1942, lorsque la disparition – accidentelle ou non - du ministre de l’Armement Fritz Todt a poussé Hitler à confier immédiatement le poste à Speer,… qui se trouvait précisément à ses côtés à Rastenburg au moment de la mort de Todt ! 

A ce poste-clé, Speer est à présent un des hommes les plus puissants d’Allemagne, et un homme avec lequel Himmler doitdésormais compter s’il entend fournir à la Waffen-SS les armes dont elle a besoin pour jouer son rôle de fer de lance du Troisième Reich

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