lundi 24 octobre 2016

4990 - l'inspection finale

Himmler, visitant Monowitz sous la conduite de Rudolf Höss, 18 juillet 1942. 
… Auschwitz, 17 juillet 1942.

Le 17 juillet, le Reichsführer rend du reste une nouvelle visite à Auschwitz, histoire de s’assurer que tout est prêt pour pratiquer le meurtre sur une échelle jamais vue dans l’Histoire. 

Ayant personnellement constaté l’efficacité des chambres à gaz pour "évacuer" les Juifs, Himmler ordonne ensuite à son chef d’État-major, Karl Wolff (1), de veiller à ce que l’ensemble de la chaîne logistique soit bel et bien capable de suivre la cadence qu’il entend désormais atteindre : aussitôt contacté par l’intéressé, le secrétaire d’État au Transport se déclare en tout cas en mesure de faire circuler un train quotidien de 5 000 déportés juifs entre le ghetto de Varsovie et Treblinka, et un autre, deux fois par semaine, entre Lublin et Belzec

De fait, à la mi-septembre, quelque 250 000 Juifs de Varsovie auront déjà été déportés à Treblinka,… non sans y provoquer, comme nous l’avons vu, un chaos considérable, qui entraînera d’ailleurs le limogeage du commandant du camp, Irmfried Eberl, et son remplacement par un gestionnaire plus "correct" et surtout plus "ordonné".

Conçue par Heydrich, la gigantesque machine de mort a donc survécu, intacte et plus forte que jamais, à celle de son créateur et peut désormais tourner à plein régime… 

… y compris – et le fait mérite d’être souligné - contre les intérêts du Reich lui-même 

(1) Tombé en disgrâce fin 1942, condamné à diverses reprises dans l’après-guerre, Wolff, qui avait entretemps négocié la reddition des dernières troupes allemandes combattant encore dans le nord de l’Italie, ne purgea que quelques années de prison. Définitivement libéré, « pour raisons de santé », en 1969, il récupéra l’ensemble de ses droits civils et politiques deux ans plus tard et décéda tranquillement dans un hôpital de Rosenheim en juillet 1984.

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