Pour payer les dégâts, les Juifs furent contraints à une "amende d'expiation" |
Et c'est particulièrement vrai des milliers de vitrines brisées, souvent situées dans des immeubles dont les Juifs ne sont en fait que locataires, et que les assureurs refusent à présent de rembourser, arguant du fait que le pogrom ayant été autorisé, et même organisé, au plus haut niveau de l'État, c'est donc à l'État d'en régler l'addition !
"J'en ai assez de ces manifestations !", résume Hermann Goering le 12 novembre. "Ce n'est pas aux Juifs qu'elles font du tort, c'est à moi, parce que je suis l'autorité responsable de la coordination de l'Économie allemande. Si aujourd'hui on détruit une boutique juive, si on jette des marchandises à la rue, la compagne d'assurance payera les dommages et le Juif n'aura rien perdu (…) Et on brûle les produits dont j'ai désespérément besoin (…) Je pourrais tout aussi bien mettre le feu aux matières premières avant qu'elles ne soient arrivées" (1)
Mais au bout du compte, ce sont les Juifs, donc les victimes elles-mêmes, qui, par le biais d'une "amende d'expiation" record d'un milliard de Reichsmarks (!), vont acquitter la facture de cette "Nuit de Cristal"
Une Nuit, dont les grands vainqueurs sont, une fois de plus, Himmler et Heydrich...
(1) Hilberg, op. cit. 87-88
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