Vitrine d'un magasin berlinois, au lendemain de la Nuit de Cristal |
Walter Funk, Ministre de l'Économie, n'a quant à lui pas de mots assez durs envers Joseph Goebbels : "Êtes-vous fou, Goebbels ?", lui dit-il, "Faire de pareilles cochonneries. (…) Nous sommes en train de perdre tout notre prestige à l'étranger. Moi, je travaille jour et nuit pour préserver la richesse du pays, et vous, même si vous ne vous en rendez pas compte, vous êtes en train de la jeter par la fenêtre" (1)
"J'aurais préféré", ajoute Hermann Goering, "que l'on ait tué 200 Juifs plutôt que de détruire tant de biens !".
Et - incroyable ironie - même le KPD communiste, pourtant depuis longtemps interdit et contraint d'opérer dans la clandestinité, est de son avis, qui, dans un pamphlet souligne que "les ouvriers calculent le nombre d'heures supplémentaires qu'il leur faudra accomplir pour réparer les dégâts faits au Bien national de l'Allemagne. Les épouses des travailleurs voient avec beaucoup d'amertume tout ce gâchis".
"D'un côté, on nous demande de récupérer le papier d'argent et les tubes de dentifrice vides, de l'autre on fait délibérément des dégâts pour plusieurs millions de marks !" résume quant à lui un sympathisant nazi dans une lettre personnellement adressée à Joseph Goebbels.
(1) Raoul Hilberg, La destruction des Juifs d'Europe, page 82
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