Ernst vom Rath |
Ayant appris le sort de ses parents, Grynszpan, qui végète depuis des mois à Paris dans l’attente d’un improbable visa pour la Palestine, décide alors "de se payer" le premier Allemand raisonnablement "important" qui viendra à croiser son chemin, en l’occurrence vom Rath, sur lequel il décharge son revolver, le blessant mortellement.
La nouvelle de cet attentat ne tarde pas à parvenir à Munich, où chacun est occupé à célébrer bruyamment le quinzième anniversaire du désormais célèbre "Putsch de la Brasserie"
Dans la soirée du 9 novembre, quelques heures après l'annonce officielle du décès de vom Rath dans un hôpital parisien, Joseph Goebbels, appelé à prononcer un discours pour le "Tag der Bewegung", le "Jour du Mouvement", se déchaîne : devant une audience survoltée, et après avoir martelé qu'en réaction à cet événement des manifestations anti-juives "spontanées" se déroulent déjà un peu partout en Allemagne, le Ministre de la Propagande souligne que si le Parti ne s'engagera pas dans des actions supplémentaires, "il ne fera rien pour les empêcher"... si celles-ci viennent néanmoins à se produire…
(1) dans la nuit 28 au 29 octobre 1939, la famille de Grynszpan avait fait partie des quelque 18 000 Juifs d’origine polonaise embarqués dans des camions et des wagons à bestiaux, puis contraints manu militari de marcher jusqu'à la frontière, où les Polonais avaient alors refusé de les accueillir, se contentant de les interner dans des camps hâtivement érigés au beau milieu du no man's land.
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