Juifs viennois contraints de nettoyer les trottoirs de la ville, mars 1938 |
Il faut donc tout recommencer à zéro, et notamment en ouvrant à Vienne, où habitent l'immense majorité des Juifs autrichiens, un "Office central pour l'émigration juive"
Un Office dirigé par le déjà inévitable Adolf Eichmann et ayant ses bureaux - admirez la symbolique - ... dans l'ancien Palais Rotschild !
Et comme Himmler, comme Heydrich, comme la plupart des responsables nazis, Eichmann veut lui aussi que l'émigration des Juifs s'effectue de manière "ordonnée" mais aussi, et peut-être surtout,... à coût nul pour l'Allemagne (!), ce pourquoi il importe de mettre à contribution les membres les plus éminents de la communauté juive de Vienne, lesquels, en échange d'une relative "protection" - que ces derniers espèrent permanente mais qu'Heydrich et Eichmann savent temporaire - sont ainsi "invités" à financer le départ de leurs coreligionnaires les moins fortunés.
Comme le résumera, avec son cynisme habituel, Heydrich lui-même, "le problème, ce n'est pas de se débarrasser des Juifs les plus riches, mais bien de la plèbe juive" (1)
Reste qu'ordonnée ou non, et financée ou pas par les Juifs eux-mêmes, la dite émigration exige toujours de trouver des pays désireux de devenir terre d'accueil...
(1) Gerwarth, op cit, page 124
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