lundi 16 mai 2016

4829 - le maréchal et la putain

Blomberg et son épouse, à Java, en 1938 : une punition dorée
… conscient qu'il marche en plein champ de mines, Müller se précipite chez son supérieur et chef de la KRIPO, Artur Nebe qui - s'il faut du moins en croire l'Histoire officielle - juge alors plus sage de tenir son propre supérieur, Reinhard Heydrich, à l’écart de toute cette affaire, pour plutôt en informer le chef de la police de Berlin, Heinrich von Helldorf et, à travers lui, Wilhelm Keitel, adjoint, et futur successeur de Blomberg à la tête du nouvel OKW - nous y reviendrons

Toujours selon l'Histoire officielle - dont on peut sérieusement douter de la véracité - Keitel, qui n'a pas assisté aux noces de son supérieur, se déclare néanmoins incapable d'identifier la jeune-femme des photos et conseille alors à Helldorf d'en appeler directement à Hermann Goering qui, en compagnie du Führer, a quant à lui servi de témoin lors du mariage.

A la vue des photographies, Goering se précipite aussitôt chez Hitler, lequel, abasourdi, et choqué, réalise bien vite le danger d'un pareil scandale : "si un maréchal allemand épouse une putain, alors tout est possible !", s'exclame-t-il.

Rappelé d'urgence à Berlin, Blomberg, au profond dégoût d'Hitler, refuse pourtant de faire annuler le mariage, ne laissant dès lors plus d'autre choix au Führer que de réclamer sa démission, rendue effective le 27 janvier et tout de même assortie - dans le plus pur style hitlérien - de la garantie d'une retraite pleine et entière, que le maréchal continuera d'ailleurs de percevoir, dans le plus complet anonymat, jusqu'à la fin de la guerre (1)

Un de moins…

(1) discrètement rentré en Allemagne au déclenchement de la 2ème G.M., Werner von Blomberg  sera arrêté par les Alliés au terme de celle-ci, et mourra d'un cancer, dans un camp de prisonniers près de Nuremberg, le 14 mars 1946.

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