Hitler voulait voir le lebensraum de son vivant : il allait débuter par l'Autriche |
À la Chancellerie du Reich, en ce 5 novembre 1937, Konstantin von Neurath (ministre des Affaires étrangères), Werner von Blomberg (ministre de la Guerre), Werner von Fritsch (commandant en chef de la Wehrmacht), Hermann Göring (ministre de l'Économie du Reich et commandant en chef de la Luftwaffe) et Erich Raeder (commandant en chef de la Kriegsmarine) sont donc venus pour discuter acier
Mais Hitler, qui ne déteste rien tant que de devoir jouer les arbitres entre ses différents féaux, a une toute autre idée en tête, une idée qu’il va leur exposer au cours d’un effrayant monologue de plus de deux heures (!) et que l’Histoire retiendra sous le nom de Protocole Hoßbach (1)
Pour lui, l'Allemagne n'a à présent plus d'autre choix que de s'emparer de vastes territoires à l'Est, donc de partir en guerre,... mais surtout de partir en guerre le plus rapidement possible, c.-à-d. avant que la France et la Grande-Bretagne aient eu le temps de compléter leur propre réarmement.
Le problème du lebensraum, déclare Hitler, doit impérativement être réglé, par la force, avant 1943, l'Autriche - pays "frère" dont il est lui-même originaire - et la Tchécoslovaquie - où vit une importante minorité germanophone - constituant à cet égard les premiers objectifs de conquête.
Si l'analyse hitlérienne, considérée sous le seul angle de la froide rationalité, ne manque pas de logique, elle n'en jette pas moins la consternation parmi les invités présents, qui sont certes des militaires et/ou des politiciens ultra-conservateurs largement acquis au fascisme et au Führerprinzip, mais aussi des hommes qui, contrairement à Hitler, redoutent la réaction des Britanniques et, surtout, des Français, qu'ils ont combattus lors de la 1ère G.M. et dont ils ont pu mesurer la résistance durant quatre ans...
(1) du nom de Friedrich Hoßbach, aide-de-camp d'Hitler, qui, sans que personne lui ait rien demandé (!), allait consigner les minutes de cette étrange réunion
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