Les germanophones européens : le prétexte à toutes les guerres d'Hitler |
Mais le Führer - c'est là son moindre défaut - n'est nullement disposé à accepter - ni même à entendre ! – une quelconque objection à ses monologues : hanté par la crainte de mourir avant d'avoir vu la concrétisation de son "grand-oeuvre", il veut au contraire brûler toutes les étapes… et donc partir en guerre le plus rapidement possible, que son Ministre des Affaires étrangères et ses généraux soient ou non d'accord avec lui.
Reste qu'Hitler n'est pas Staline, et que le Troisième Reich, aussi dictatorial et répressif soit-il, n'est pas l'URSS !
Pas question donc, comme Staline est pourtant occupé à le faire de son côté (1), et comme le souhaiterait sans doute Himmler, d'emprisonner et exécuter les milliers d'officiers et hauts fonctionnaires considérés comme trop indécis, trop mous, ou idéologiquement "peu sûrs" : la solution du "placardage" est de loin préférable et, comme nous l’avons vu, bien plus conforme à l’habitus hitlérien.
Mais en cette fin de 1937, la simple mise à l'écart de personnages aussi importants et influents que Blomberg et Fritsch ne va pas de soi : l'idéal serait plutôt que les intéressés en viennent à démissionner d'eux-mêmes et pour des raisons n'ayant rien à voir avec leur fonction ou leur opposition à une nouvelle guerre…
… un résultat qu’Himmler et Heydrich cherchent précisément à obtenir depuis trois ans !
(1) de 1936 à 1938, les purges staliniennes entraîneront l'exécution des 11 vice-commissaires à la Défense de l'URSS, de 75 des 809 membres du Conseil militaire suprême, des 8 amiraux de la flotte, de 2 des 4 maréchaux, de 14 des 16 généraux d'armée, des 9/10e des généraux de corps d'armée, des 2/3 des généraux de division, de plus de la moitié des généraux de brigade, et de plus 35 000 officiers supérieurs. Au total, plus d'un million de personnes auraient ainsi été exécutées ou seraient décédées dans les goulags du régime
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