lundi 11 janvier 2016

4703 - le Yamato repensé : tout ça pour ça

Utilisée pour le film de 2005, la réplique du Yamato est devenue attraction touristique
… techniquement désuet, étonnamment fragile, peu ou pas du tout utilisé, le Yamato ne fut en définitive - et tout comme le Tirpitz - qu’un immense gâchis financier et matériel, qui n’apporta strictement rien à l’effort de guerre japonais, et mobilisa au contraire d’énormes ressources qui auraient pu, et qui auraient dû, être employées bien plus utilement ailleurs.

Constamment protégé, entretenu, réparé, et même amélioré tout au long de la guerre - et à un coût exorbitant ! - il fut finalement sacrifié lors des derniers mois de celle-ci, dans le cadre d’une mission-suicide totalement improvisée et qui n’avait en réalité d’autre but que de racheter une conduite à une Marine impériale accusée par beaucoup de ne pas en faire assez pour la Nation, un reproche que la Kriegsmarine allemande, ou du moins sa flotte de surface, dut également subir tout au long du conflit.

Avec les limites qui étaient les siennes, et dans cette guerre où les cuirassés n’avaient depuis longtemps plus leur place, le Yamato n’avait évidemment aucune chance de briller - ni a fortiori de l’emporter ! - face à l’immense et invincible armada rassemblée par les États-Unis devant Okinawa.

En vérité, il n’avait même quasiment aucune chance d’arriver jusque-là, ce dont chacun à bord était parfaitement conscient mais qui n’empêcha pourtant ni officiers ni marins d’appareiller avec enthousiasme et même la volonté de mourir héroïquement pour l’Empereur-dieu, un objectif qui, à en croire un certain général Patton, n’avait pourtant jamais conduit nulle part et qui, de fait, ne conduisit le Yamato qu’au désastre, par un horrible après-midi du 7 avril 1945…

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