mardi 12 janvier 2016

4704 - le Yamato repensé : de l'infernale succession des mauvais choix...

L'épave du Yamato : un rêve à jamais brisé
… se lancer dans la construction de super-cuirassés plus d’une décennie après que l’Américain Billy Mitchell ait démontré  la vulnérabilité de ce type de navires aux bombes et torpilles d’avions constituait à l’évidence un mauvais choix,… d’autant plus regrettable lorsque venant d'une Nation, le Japon, pionnière dans le domaine aéronaval.

On ne peut d’ailleurs qu’essayer d’imaginer ce qu’aurait été la Guerre du Pacifique si le Soleil Levant avait, comme le réclamaient ses aviateurs, consacré ses ressources, et aussi son culte du secret (!), à la réalisation de porte-avions géants plutôt que de cuirassés géants, mais ce (mauvais) choix effectué, il ne restait plus qu’à vivre avec ses conséquences et, surtout, à tenter d’en tirer malgré tout le plus grand profit possible.

Ce ne fut malheureusement pas le cas puisqu’après Pearl Harbor, après Kuantan, l’Amirauté japonaise se refusa systématiquement à faire courir le moindre risque à ce navire devenu symbole par excellence de l'Empire.

A Midway et, surtout, durant l’interminable Campagne de Guadalcanal, le Yamato demeura ainsi à l’abri et fort loin des combats, laissant à des vétérans bien moins puissants le soin de lutter, et de mourir, à sa place.

Rien ne put pourtant jamais convaincre cette même Amirauté de désarmer ce navire ainsi devenu inutile : à l'instar du Tirpitz allemand, et pour des raisons analogues, le Yamato fut tenu en réserve, et constamment entretenu, et même amélioré à grands frais, au cas où se présenterait une opportunité qui lui permettrait de briller.

Mais lorsque celle-ci se matérialisa enfin, devant Leyte, de nouveaux mauvais choix, tactiques cette fois, ruinèrent cet ultime espoir, en sorte qu'il ne resta plus qu'une seule issue possible...

... celle du suicide

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