Le blindage du Yamato : sans égal, mais peu efficace |
S’il ne fut jamais possible, faute du moindre affrontement entre les deux Yamato et n’importe lequel de leurs contemporains américains ou britanniques, de tester la résistance réelle de leur blindage aux obus de gros calibre, le dit blindage montra en revanche une inquiétante vulnérabilité aux torpilles, pourtant peu puissantes, et aux bombes, pourtant relativement légères, des sous-marins et avions américains.
Le 25 décembre 1943, le Yamato se retrouva ainsi en très fâcheuse posture suite à l’impact d’une seule torpille, qui l’expédia pour plusieurs semaines dans un chantier naval, tandis que la première bombe de 1 000 livres qui le frappa le 7 août 1945 s’avéra en mesure, en plus de transpercer plusieurs ponts, de mettre hors de combat la tourelle secondaire arrière ainsi que le radar principal, et de déclencher sur tout l’arrière du cuirassé un incendie que les équipes de secours japonaises ne furent jamais en mesure de circonscrire.
A cet égard, le fait que le Yamato et le Musashi ne sombrèrent - comme se plaisent depuis des décennies à le rappeler leurs admirateurs - "qu’après avoir encaissé plus de bombes et de torpilles qu’aucun autre cuirassé avant eux" ne s’explique en réalité que par la véritable orgie de moyens dont disposaient les Américains, et ne doit donc pas faire illusion : faute de tout navire, et en particulier de tout remorqueur, capable de les haler jusqu’à un port ami, les deux bâtiments auraient certainement fini par sombrer, ou par exploser, même s'ils n'avaient encaissé qu'un nombre bien plus réduit de bombes ou de torpilles...
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