Mais au moment précis où les chasseurs et bombardiers-torpilleurs américains entament leur plongée sur le Yamato, un tout autre drame est en train de se jouer à plusieurs centaines de kms de là, où les quelques dizaines de pilotes japonais qui ont réussi à décoller du Kyushu en dépit du mauvais temps sont finalement parvenus au-dessus des porte-avions de l'amiral Mitscher,... ces mêmes porte-avions qui, deux heures auparavant, avaient lancé leurs propres appareils en direction du Yamato !
C'est trop tard pour empêcher, ou du moins perturber, l'attaque contre le super-cuirassé, et c'est trop peu pour provoquer de gros dégâts à cette gigantesque armada, dont les chasseurs de couverture et les canons antiaériens vont d'ailleurs effacer du ciel la plupart des assaillants.
Mais c'est néanmoins suffisant pour permettre à un Zero isolé de percer les nuages, franchir le rideau d'acier de la DCA, larguer une bombe de 250 kilos, et finalement s'écraser lui-même, à 12h35, sur un groupe d'appareils alignés le pont du Hancock !
Pourtant, bien que ravagé par les flammes et des explosions qui font plus de 150 morts et blessés, le porte-avions de 33 000 tonnes réussit à conserver sa place dans la ligne américaine.
Mieux encore : à 16h30, les incendies circonscrits et le pont remis en état, le Hancock est en mesure de récupérer ses propres appareils de retour d'une mission ô combien frustrante pour les pilotes puisque, piégés par le mauvais temps, ces derniers ont été incapables de trouver le Yamato et ont finalement dû se départir de leurs bombes et torpilles (1) au-dessus d'une poignée d'îlots inhabités...
(1) constamment employée durant la guerre, et encore de nos jours, cette procédure, dite "jettisoning", vise à minimiser les effets d'un accident à l'appontage
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