N'en déplaise aux romantiques, il n'y aura donc pas d'ultime "choc des titans", mais bien un désormais banal et fort peu chevaleresque affrontement entre un super-cuirassé depuis longtemps condamné par l'Histoire et une meute de plusieurs centaines d'avions... depuis longtemps occupés à la faire !
Chez les Japonais, qui depuis leur rencontre avec les Hellcat de reconnaissance, multiplient les manœuvres évasives et font mine de prendre la route de Sasebo, on aimerait sans doute que les Américains versent dans la nostalgie des combats surannés ce qui, à défaut de victoire, offrirait au moins au Yamato l'occasion d'utiliser ses énormes canons de 460mm sur autre chose que des avions en duralumin et des destroyers en fer blanc, mais si l'amiral Deyo a bel et bien commencé à mettre sa propre flotte de cuirassés en ordre de bataille, c'est uniquement "au cas où" et sans trop y croire lui-même.
De fait, à 10h14, ce sont de nouveaux avions américains qui apparaissent, en l’occurrence deux gros hydravions Martin Mariner, certes bien moins rapides et agiles que les petits Hellcat mais qui, à la différence de ces derniers, emportent assez de carburant pour tenir l'air - et donc suivre la flotte japonaise - toute la journée, ce qui leur est d'autant plus facile que les chasseurs japonais, eux, ont disparu... faute de carburant.
Alors, une fois de plus, le Yamato fait tonner ses obus spéciaux Sanshiki qui, une fois de plus, illuminent le ciel d'un festival pyrotechnique du plus bel effet... mais sans influence sur les Mariner, qui se contentent de chercher tranquillement refuge dans les nuages - les tirs japonais ne sont pas guidés par radar - puis d'en émerger de temps à autres, pour transmettre position, cap et vitesse...
Aucun commentaire:
Publier un commentaire