Le Bunker Hill. Depuis des mois, les Japonais n'avaient plus rien de semblable |
Au même moment, mais à plusieurs centaines de kms au sud, les porte-avions américains sont montés à 30 nœuds face au vent afin de lancer quelques dizaines de Grumman Hellcat porteurs de réservoirs supplémentaires et chargés de débusquer le Yamato en quelque endroit qu'il se trouve.
La portée pratique des radios de bord ne dépassant guère les 100 kms, quatre Vought Corsair vont s'échelonner tout au long de leur parcours et, d'appareil en appareil, relayer leurs messages jusqu'au Bunker Hill où Mitscher, fidèle à ses habitudes, est déjà levé et occupé à griller cigarette sur cigarette.
Pour ces quatre pilotes débutants, qui rêvaient tout naturellement d'action et de combats glorieux, la tâche est ingrate et, dans quelques heures, va même s'avérer tragique puisque, ayant gravement sous-estimé l'influence des vents dominants sur leur consommation d'essence, ces quatre hommes vont tomber en panne sèche, et s'abîmer en mer (1)
A 08h15, un premier message parvient enfin sur la passerelle du Bunker Hill : une section de Hellcat a repéré le Yamato et plusieurs autres bâtiments faisant route au cap 300
Vers Sasebo ????
Mitscher est dubitatif, et à raison puisqu'à 08h23 un nouveau message vient rectifier le premier : les Japonais font en réalité route au 240, autrement dit, et comme prévu, vers Okinawa
Reste que le super-cuirassé est encore bien trop loin pour qu'on puisse lancer une attaque en laissant aux bombardiers-torpilleurs une chance raisonnable de rentrer à bord sans risquer la panne sèche.
L'affaire du 20 juin 1944 est encore dans toutes les mémoires, et particulièrement dans celle de Marc Mitscher...
(1) trois d'entre eux seront néanmoins secourus par des sous-marins, le quatrième ne sera jamais retrouvé
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