Le Bunker Hill, le Cowpens et l'Essex, en février 1945 |
D'un point de vue formel, Spruance a en effet décidé de confier le sort du Yamato à la dizaine de vieux cuirassés de l'amiral Deyo, et ordonné à Mitscher de continuer à assurer sa mission actuelle, soit la couverture aérienne d'Okinawa.
Cependant, Spruance n'a pas non plus formellement interdit aux appareils de la Fast Carrier Task Force de s'intéresser au Yamato : dans son esprit, les porte-avions de Mitscher sont tout simplement trop loin de la position présumée du super-cuirassé japonais pour être en mesure de s'en prendre à lui.
Pour Mitscher, tout le défi en cet instant consiste donc à se rapprocher du Yamato autant que possible, puis à l'attaquer sans compromettre pour autant la sécurité des troupes et des navires engagés à Okinawa.
Heureusement pour lui, Mitscher dispose de moyens importants, soit douze porte-avions et près d'un millier d'appareils immédiatement disponibles (!), soit bien assez pour mener ces deux opérations en même temps,... surtout si l'on considère la demi-douzaine de porte-avions lourds et légers de la British Carrier Force, ou encore la vingtaine de porte-avions d'escorte spécialement dédiés à la protection des opérations de débarquement !
Reste que les appareils que l'on engagera contre le Yamato devront tout de même opérer à la limite de leur rayon d'action, et en ne disposant que d'une quinzaine de minutes d'autonomie sur zone.
Reste aussi que personne au sein de l'État-major de Mitscher ne connaît les véritables intentions des Japonais, ni la position exacte qu'ils occuperont le lendemain matin.
Reste enfin que Spruance devra être tenu dans l'ignorance totale de ce que l'on se prépare à faire, et ce au moins jusqu'au décollage des avions !
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