mercredi 18 novembre 2015

4629 - aucun espoir

Japonais brûlés vifs dans une rue de Tokyo, mars 1945
... mais si la discipline reste intacte, que peuvent encore espérer ces quelques milliers d'hommes et cette dizaine de navires péniblement rassemblés à Mitajiri au moment-même où l'allié allemand, autrefois si puissant, vit ses dernières heures, claquemuré dans sa capitale en ruines ?

Car la fin de la guerre en Europe - qui n'est plus qu'une question de jours - permettra forcément aux États-Unis de reporter tous leurs efforts contre le Japon.

Aux États-Unis... mais aussi à la Grande-Bretagne, dont la flotte, laminée en 1941-1942 au point de se voir contrainte à l'exil en Afrique de l'Est (!), a spectaculairement fait sa réapparition dans le Pacifique, et vient même de se joindre aux navires américains encerclant Okinawa.

Et si les Lancaster britanniques, qui ont incinéré toutes les villes du Reich, n'auront pas le temps d'être redéployés dans le Pacifique avant la Capitulation japonaise, les B-29 américains, eux, viennent de toute manière de trouver la recette magique pour en faire de même avec celles du Japon !

Nommé commandant-en-chef du XXIème Bomber Command en janvier 1945, le général Curtis LeMay a en effet décidé de mettre à profit l'expérience qu'il a acquise en Europe, où il a servi jusqu'à l'été 1944.

Rompant radicalement avec le mode opératoire prévu, à savoir le bombardement de jour à très haute altitude, les gros B-29 opèrent désormais de nuit, à basse altitude, au napalm et à la bombe incendiaire, sur un habitat japonais presque exclusivement construit en bois et sans la moindre cave, ce qui n'a pas tardé à avoir des résultats dévastateurs : dans la nuit du 9 au 10 mars, 334 B-29, débarrassés de presque tout leur armement défensif afin de gagner du poids, ont ainsi déversé 1 700 tonnes de bombes sur Tokyo, y déclenchant une tempête de feu qui a réduit en cendres 30 km2 de la capitale, et causé la mort de près de 100 000 personnes...

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