Le 8 juillet, après avoir chargé du matériel de guerre et quelque 3 500 fantassins, le Yamato, mais aussi son jumeau Musashi, quittent Kure pour Okinawa et finalement les Îles Lingga, au sud de Singapour, où ils arrivent le 16 juillet et où ils vont rester trois mois à ne rien faire, si ce n'est quelques vagues exercices de tirs, dans l'attente de leur prochaine mission.
A Tokyo, beaucoup sont en effet convaincus que les Philippines - ces Philippines que le fameux général MacArthur a dû quitter ignominieusement en mars 1942, et où il s'est juré "de revenir" - constitueront la prochaine cible.
Mais pour parer à toute éventualité, le Haut-Commandement a néanmoins élaboré quatre "Sho Ichigo sakusen", ou "plans de Victoire", en fonction d'un éventuel débarquement américain aux Philippines, à Formose, aux îles Ryukyu ou encore aux îles Kouriles.
Comme les trois autres, Sho-Go-1 - soit le plan prévu en cas d'invasion des Philippines - repose sur une idée simple pour ne pas dire simpliste, qui ne s'éloigne guère du fantasme du "Grosse Shlag" - du "grand coup" - que l'État-major allemand a lui aussi entretenu contre l'URSS (à Koursk, à l'été 1943) (1) et les Alliés occidentaux (en Normandie, au printemps 1944) (2) : il s'agit en effet de réunir toutes les forces dont on dispose encore, puis de les jeter dans la bataille en une seule fois et en un seul lieu, et ce afin de remporter une victoire - que l'on suppose "décisive" - sur l'adversaire.
Comme les "Grosse Shlag" allemands, le Sho-Go-1 japonais souffre néanmoins de deux handicaps majeurs et à vrai dire rédhibitoires : il ne peut réussir que si tout - et en particulier les réactions de l'adversaire ! - se déroule conformément aux prévisions, et il fait complètement l'impasse sur le lendemain, puisque l'on se borne à espérer que l'ennemi, une fois défait et épouvanté par l'ampleur des pertes dans ses propres rangs, se tiendra tranquille durant quelques semaines ou quelques mois et, dans le cas le plus favorable, consentira à se présenter à une table de négociations en vue d'y négocier une éventuelle paix de compromis...
(1) Saviez-vous que... Citadelle
(2) Saviez-vous que... Un si long jour
Mais pour parer à toute éventualité, le Haut-Commandement a néanmoins élaboré quatre "Sho Ichigo sakusen", ou "plans de Victoire", en fonction d'un éventuel débarquement américain aux Philippines, à Formose, aux îles Ryukyu ou encore aux îles Kouriles.
Comme les trois autres, Sho-Go-1 - soit le plan prévu en cas d'invasion des Philippines - repose sur une idée simple pour ne pas dire simpliste, qui ne s'éloigne guère du fantasme du "Grosse Shlag" - du "grand coup" - que l'État-major allemand a lui aussi entretenu contre l'URSS (à Koursk, à l'été 1943) (1) et les Alliés occidentaux (en Normandie, au printemps 1944) (2) : il s'agit en effet de réunir toutes les forces dont on dispose encore, puis de les jeter dans la bataille en une seule fois et en un seul lieu, et ce afin de remporter une victoire - que l'on suppose "décisive" - sur l'adversaire.
Comme les "Grosse Shlag" allemands, le Sho-Go-1 japonais souffre néanmoins de deux handicaps majeurs et à vrai dire rédhibitoires : il ne peut réussir que si tout - et en particulier les réactions de l'adversaire ! - se déroule conformément aux prévisions, et il fait complètement l'impasse sur le lendemain, puisque l'on se borne à espérer que l'ennemi, une fois défait et épouvanté par l'ampleur des pertes dans ses propres rangs, se tiendra tranquille durant quelques semaines ou quelques mois et, dans le cas le plus favorable, consentira à se présenter à une table de négociations en vue d'y négocier une éventuelle paix de compromis...
(1) Saviez-vous que... Citadelle
(2) Saviez-vous que... Un si long jour
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