dimanche 6 septembre 2015

4556 - Retour vers le Futur

… revenons à présent trois ans en arrière, soit en 1934, lorsque le Japon prend la décision de se retirer des traités de limitation des armements navals, et de construire des "super-cuirassés" dotés de pièces de 460mm.

Au même moment, prenant le chemin inverse, la Royal Navy décide pour sa part de lancer l’étude de nouveaux bâtiments qui, tout en demeurant dans la limite des "35 000 tonnes" définie par le Traité de Washington de 1922 seront cette fois dotés de canons de "seulement" 14 pouces (356mm) !

Choix a priori stupéfiant : depuis le ferraillage du Tiger, en 1932, la Royal Navy ne possède en effet plus dans son inventaire que des bâtiments équipés de pièces de 15 voire 16 pouces, lesquelles lui donnent au demeurant entière satisfaction. 

Ce retour en arrière a cependant le mérite de s’inscrire dans la logique d’une réduction des armements mais aussi, et pour une rare fois, de prendre la Loi des rendements décroissants à contre-pied : en puissance comme en portée, les "petits" 14 pouces valent bien les "gros" 15 et 16 pouces et permettraient de sérieuses économies de poids et – en théorie du moins – de prix. 

Encore faudrait-il que les nouveaux 14 pouces britanniques se révèlent fiables – ce ne sera malheureusement pas le cas (1) – et aussi que les autres marines se décident à l’adopter !  

A la Seconde Conférence de Londres, en 1936, les Britanniques font le forcing, mais, comme  nous l'avons vu, Italiens et Japonais refusent de signer, tandis que les Français, nullement désireux de se laisser distancer par les Italiens, ont déjà secrètement prévu d’installer des 380mm sur leurs futurs Richelieu et Jean Bart de 35 000 tonnes. 

Restent donc les Américains… 

 (1) le manque de fiabilité chronique des 14 pouces britanniques durant toute la 2ème G.M. touchera cependant bien moins les canons que les tourelles, particulièrement les tourelles quadruples, dans lesquelles ils seront montés

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