samedi 5 septembre 2015

4555 - la "super-flotte de super-cuirassés invincibles"

... en juillet 1936, libérée de toute contrainte légale par l'Anglo-German Naval Agreement signé un an auparavant avec la Grande-Bretagne (1), l'Allemagne nazie s'est remise à construire des cuirassés - les futurs Bismarck et Tirpitz - qui, bien que donnés pour "35 000 tonnes", en avoueront en réalité une bonne dizaine de milliers de plus à leur mise en service, ce qui, du moins dans l'esprit des architectes et ingénieurs allemands, devrait leur offrir un "avantage décisif" sur leurs adversaires britanniques, certes plus nombreux mais aussi plus légers et moins puissants.

Mais sept mois auparavant, le Japon a quant à lui refusé de signer le Second London Naval Treaty imposant une limite de 35 000 tonnes, et des canons de 356mm, aux nouveaux cuirassés, tout en s'engageant néanmoins "à en respecter l'esprit"... ce qui, en pratique, et comme nous l'avons vu, va lui permettre de construire des bâtiments dont les caractéristiques réelles - 65 000 tonnes et canons de 460mm - resteront un secret, y compris pour l'allié allemand (2), jusqu'à la fin de la guerre !

Dans leur "plan idéal" - qui n'est qu'un rêve éveillé - les responsables de la Marine impériale veulent mettre sept Yamato en service à partir de 1941, puis quatre "Super-Yamato" - encore plus gros et dotés de pièces de 510mm - à partir de 1946, année où ils commenceront à rééquiper les Yamato originels avec les mêmes canons et les mêmes tourelles doubles que les "Super-Yamato", et ce afin de disposer, à la fin des années 1940, d'une sorte de "super-flotte de super-cuirassés" supposément invincibles et en tout cas capables, avec leurs énormes canons et leurs épaisses plaques de blindage, de balayer de la surface des flots tous les cuirassés "ordinaires" - et dotés de pièces de 406mm - que les Américains seront - suppose-t-on - parvenus à construire jusque-là !

Mais au fond, quelles sont vraiment les intentions américaines en la matière ?

(1) Saviez-vous que... - 3573
(2) en juillet 1943, alors que le Yamato est en cale sèche à Kure, le contre-amiral Paul Wenneker, attaché naval de l'Ambassade d'Allemagne à Tokyo, se verra ainsi offrir une "visite guidée" de moins d'une heure.,. qui évitera soigneusement de passer trop prés des tourelles et des canons, que les Japonais lui présenteront simplement comme des "40 cm"...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour!
Excellent blog...Il est assez étrange de voir que les planificateurs militaires japonais se lançaient dans la voie du Super et même de l'hyper cuirassé alors qu'en même temps le japon était plutôt en pointe sur les constructions de porte-avions dont les prophètes militaires (Billy Mitchell et d'autres) disaient qu'ils allaient révolutionner la guerre sur mer.

Les français y allèrent petit bras (le poussif Béarn) les anglais un peu à reculons mais de façon logique (conversion de l'Argus puis réalisations spécifiques (il est vrai que la Royal navy est..conservatrice)et au final ils en eurent tout juste assez, les italiens contraints et forcés (et très tardivement, même s'ils furent très ingénieux en la matière), les allemands avec beaucoup de compétence technique mais assez peu de volonté (le graf Zeppelin et son sistership qui ne seront jamais achevés).

Les USA avaient les moyens et la querelle sur le bombardement de l' Ostfriesland avait eu le mérite de secouer les certitudes des amiraux ce qui fit que les USA avaient quelques bons porte avions (opportunément absents de Pearl Harbour au moment crucial au point qu'on a pensé que Roosevelt avaient laissé faire pour créer un choc belliciste dans l'opinion publique) ....mais le Japon?

Avec des ressources limitées (et en convertissant , comme les anglais et les américains des croiseurs de bataille , espèce condamnée par les enseignements du Jutland) les "petits" Japonais avaient en 1941 une belle flotte de Porte Avions, efficace et entraînée

Au final les ressources investies dans le Yamato et Le Musashi auraient été bien mieux employées à construire deux ou trois porte avions d'escadre...pourquoi donc cet entêtement ?
Il est vrai qu'il a fallu la nuit de Tarente et la bataille de Kuantan pour prouver l'obsolescence des cuirassés et leur ulnérabilité face aux avions.