mercredi 12 août 2015

4531 - "convenablement menés"

... ce ne fut qu'à 11h58, soit une heure après le début de l'attaque, que le message d'alerte, et l'appel au secours, fut lancé, et non du Prince of Wales, pourtant déjà blessé mortellement par une torpille, mais bien du Repulse, après que son commandant, William Tennant, ait décidé, de sa propre initiative, d'enfreindre le silence radio imposé par l'Amiral Phillips !

Trente minutes plus tard, les chasseurs australiens décollaient de Sembawang; encore cinquante minutes, et ils déboulaient au-dessus de Kuantan,... où le malheureux Repulse s'était déjà englouti, et où le Prince of Wales vivait ses ultimes secondes.

Dix médiocres chasseurs d'un côté, soixante-quinze bombardiers-torpilleurs lourdement chargés et à court d'essence de l'autre : on ne connaîtra jamais les pertes que les premiers auraient réellement pu infliger aux seconds, mais il ne fait aucun doute qu'appelés à la rescousse à 10h15, ils seraient apparus avant qu'une torpille ne frappe le Prince of Wales sur son bâbord arrière, ou qu'appelés à 11h00, ils se seraient présentés avant que cinq autres torpilles n'en fassent de même sur le Repulse.

On pourra toujours écrire que même ainsi, ces deux bâtiments auraient certainement subi des dégâts, et peut-être même coulé devant Kuantan; on pourra toujours écrire que même s'ils avaient survécu à cette attaque, ils auraient sans doute succombé dans les jours où les semaines suivantes, tant la situation des armées occidentales en Extrême-Orient était devenue intenable; et on pourra toujours écrire qu'ils étaient de toute manière condamnés par l'Histoire.

Mais il n'en demeure pas moins que le 10 décembre 1941, au large de Kuantan, ils furent sacrifiés en vain, et périrent sans gloire, parce qu'ils n'avaient pas été...

... "convenablement menés" 

1 commentaire:

MC a dit...

Il semblerait que les conditions climatiques de l’extrême orient avaient aussi causé pas mal de problèmes à l'électronique de bord, notamment les radars et les conduites de tir A.A.
Les véhicules (avions, navires...) prévus pour les climats tempérés et les hivers froids avaient souvent du mal en conditions tropicales, comme c'est parfois encore le cas actuellement.
Après le fait d'avoir un handicap supplémentaire (si c'est bien le cas) et de ne pas en tenir compte n'arrange pas le cas de notre amiral.