dimanche 9 août 2015

4528 - la mauvaise déduction

... ni Phillips ni Palliser ne pouvaient savoir que ce débarquement était en réalité… inexistant, et on ne saurait donc reprocher au premier d’avoir finalement voulu se rendre à Kuantan plutôt que de s'en retourner directement à Singapour.

Mais le vrai problème, c’est que l'Amiral ne jugea pas utile d’en informer son subordonné, ni de réclamer un soutien aérien que la RAF, si près de Singapour, aurait cette fois été en mesure d’assurer.

Les défenseurs de Phillips – il y en a – considèrent qu’en recevant de Palliser un message l’avisant d’un débarquement japonais à Kuantan, Phillips "en déduisit" que Palliser s’attendrait forcément, vu l’importance stratégique de l’endroit, à ce que lui, Phillips, s'y rende immédiatement, et qu’en conséquence, il ne manquerait pas de réclamer un soutien aérien sur zone au bénéfice de son supérieur hiérarchique.

Avec cette certitude en poche, Phillips, ajoutent-ils, n’avait alors aucune raison de rompre le silence radio, et ainsi de trahir éventuellement sa position, pour confirmer ses intentions et réclamer lui-même ce soutien aérien qu’il pensait déjà acquis.

Que cette "déduction" soit correcte ou non – ayant disparu avec le Prince of Wales, Phillips n’était évidemment plus là pour le dire – le fait demeure que jusqu’à l’annonce, dans l’après-midi du lendemain, des premières attaques japonaises au large de Kuantan, Palliser n’eut pas la moindre idée de la position et des intentions de son supérieur,… et ne songea donc pas à réclamer un quelconque soutien aérien à cet endroit...

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