jeudi 6 août 2015

4525 - partir ou rester

... venu à Singapour pour une simple "mission de dissuasion", Phillips se retrouva donc sous les bombes et avec seulement un cuirassé, un (vieux) croiseur de bataille, et quatre (fort modestes) destroyers réellement opérationnels.

Que devait-il faire à présent ? Toute retraite vers l'Australie étant politiquement et moralement exclue, le choix se limitait en pratique entre attendre deux ou trois jours au port pour y accueillir les deux croiseurs (dont un hollandais) et les six destroyers (dont quatre américains) promis et déjà en route,... ou prendre immédiatement la mer avec les (faibles) moyens dont il disposait.

Attendre l'aurait placé dans une meilleure position tactique, avec davantage de canons antiaériens mais aussi de bien meilleurs renseignements sur la position et l'ampleur exacte des débarquements japonais. En revanche, cette option aurait mis ses bâtiments, et en particulier le précieux Prince of Wales, à la merci d'un nouveau Pearl Harbor - singapourien cette fois - en plus de lui valoir les critiques acerbes de l'Armée et de l'Aviation, déjà occupées à perdre pied dans toute la péninsule malaise.

A contrario, et même si cela revenait à avancer en aveugle et avec seulement la vague promesse de la RAF de "faire de son mieux" en matière de couverture aérienne, prendre la mer ne pouvait que satisfaire fantassins et aviateurs,...  mais aussi Churchill qui, depuis le début de la guerre, ne cessait de fustiger la Royal Navy pour son "manque d'agressivité".

Sans hésiter, Phillips se décida donc pour la sortie immédiate, une décision qui, rétrospectivement, était une erreur, mais que l'on ne saurait une fois encore lui reprocher, considérant les circonstances du moment.

Aucun commentaire: