mercredi 5 août 2015

4524 - le grand absent

... mais en définitive, le drame de Kuantan n'aurait jamais eu lieu sans les décisions souvent malavisées, et les nombreuses erreurs de jugement, commises par l'Amiral Phillips.

Si la responsabilité personnelle de ce dernier est écrasante, elle doit néanmoins être analysée en fonction du contexte et de ce que chacun savait - ou croyait savoir - des événements, mais aussi des intentions, et des moyens, de l'ennemi japonais.

Réglons d'abord le cas du porte-avions, ou plutôt de l'absence de porte-avions, qui empêcha la Force Z d'écarter les appareils de reconnaissance puis les bombardiers-torpilleurs japonais.

Un porte-avions, l'Indomitable, avait été prévu... mais se trouvait en réparation aux États-Unis après s'être malencontreusement échoué en Jamaïque; un autre, l'Hermes, était disponible en Afrique du Sud, où il venait d'arriver pour un carénage de routine... mais il était beaucoup plus ancien et moins performant.

Lors de son escale au Cap, Phillips ne voulut pas attendre le premier, et ne songea pas à réclamer le second.

On ne saurait cependant lui en faire grief : depuis des jours, Churchill multipliait en effet les pressions pour qu'il rejoigne Singapour le plus rapidement possible, et personne, ni à Whitehall ni au 10 Downing Street, ne semble s'être souvenu de la présence, ou de l'intérêt, du petit Hermes

C'est donc sans aucun porte-avions à leurs côtés que le Repulse et le Prince of Wales firent leur entrée à Singapour le 2 décembre 1941, et c'est toujours sans porte-avions qu'ils en sortirent six jours plus tard pour leur ultime voyage...

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