… on a
souvent comparé, y compris dans ces colonnes, la torpille qui frappa le
Prince of Wales sur son extrême arrière à celle qui avait touché, à peu près au
même endroit, le Bismarck sept mois auparavant.
Mais cette
comparaison a cependant ses limites : dans les deux cas, il est vrai, le
bâtiment fut aussitôt rendu ingouvernable, mais le Bismarck ne fut jamais menacé dans son intégrité structurelle, ni même dans son fonctionnement,
alors que le Prince of Wales, lui, s’éteignit comme une chandelle qu’on
souffle, et aurait probablement fini par couler même en l’absence de toute
nouvelle attaque japonaise !
L’origine
du problème est bien connue : en faisant explosion, de manière
particulièrement chanceuse, à hauteur de l’arbre d’hélice extérieur bâbord, la
torpille tordit immédiatement ce dernier, qui tournait alors à quelque 200
tours par minute, et cet arbre tordu occasionna à son tour de sévères
dommages au tunnel dans lequel il était enchâssé, en plus de provoquer d’intenses
vibrations qui firent sauter de nombreux rivets maintenant les plaques de la
coque en position.
Par les brèches ainsi ouvertes, plus de 2 000 tonnes d’eau s'engouffrèrent dans le bâtiment, qui
s’enfonça rapidement par l’arrière, et s'inclina de 11 degrés sur bâbord.
Bien qu’importante,
cette voie d’eau n’était cependant pas décisive et aurait pu, et aurait dû,
être facilement maîtrisée grâce aux énormes pompes dont le cuirassé était
équipé.
… si du
moins l'on était parvenu à mettre les dites pompes en route !
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