samedi 1 août 2015

4520 - les limites d'une comparaison

… on a souvent comparé, y compris dans ces colonnes, la torpille qui frappa le Prince of Wales sur son extrême arrière à celle qui avait touché, à peu près au même endroit, le Bismarck sept mois auparavant.

Mais cette comparaison a cependant ses limites : dans les deux cas, il est vrai, le bâtiment fut aussitôt rendu ingouvernable, mais le Bismarck ne fut jamais menacé dans son intégrité structurelle, ni même dans son fonctionnement, alors que le Prince of Wales, lui, s’éteignit comme une chandelle qu’on souffle, et aurait probablement fini par couler même en l’absence de toute nouvelle attaque japonaise !

L’origine du problème est bien connue : en faisant explosion, de manière particulièrement chanceuse, à hauteur de l’arbre d’hélice extérieur bâbord, la torpille tordit immédiatement ce dernier, qui tournait alors à quelque 200 tours par minute, et cet arbre tordu occasionna à son tour de sévères dommages au tunnel dans lequel il était enchâssé, en plus de provoquer d’intenses vibrations qui firent sauter de nombreux rivets maintenant les plaques de la coque en position.

Par les brèches ainsi ouvertes, plus de 2 000 tonnes d’eau s'engouffrèrent dans le bâtiment, qui s’enfonça rapidement par l’arrière, et s'inclina de 11 degrés sur bâbord.

Bien qu’importante, cette voie d’eau n’était cependant pas décisive et aurait pu, et aurait dû, être facilement maîtrisée grâce aux énormes pompes dont le cuirassé était équipé.

… si du moins l'on était parvenu à mettre les dites pompes en route !

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