lundi 20 juillet 2015

4508 - sauver ceux qui peuvent encore l'être

... 16h00

La température de l'eau, le départ définitif des bombardiers japonais, ainsi que la présence sur place des trois destroyers d'escorte, vont cependant jouer en faveur des naufragés, particulièrement ceux du Prince of Wales qui, ayant coulé en un peu moins d'une heure (contre à peine une quinzaine de minutes au Repulse) a offert à ces derniers davantage de temps pour quitter le navire (1)

Plein à ras-bord de rescapés du cuirassé, l'Express est le premier a quitté les lieux, suivi une heure plus tard par le petit Vampire australien, sur lequel a embarqué un Capitaine Tennant appelé à une belle carrière, et que les survivants du Repulse considèrent à présent comme un héros.

A 16h00, ne trouvant plus aucune trace de vie sur la mer, l'Electra vide à son tour les lieux pour s'en retourner à Singapour, où la nouvelle du drame a naturellement jeté la consternation.

A total, les trois destroyers sont parvenus à repêcher plus de 2 000 officiers et marins, soit environ les deux-tiers des équipages des deux infortunés bâtiments.

Les corps du Capitaine Leach, commandant du Prince of Wales, et de l'Amiral Phillips, chef de l'éphémère Force Z, n'ont jamais été retrouvés.

Il est douteux que, dans ces ultimes instants, Tom Phillips se soit rappelé la prophétie de son vieux rival et néanmoins ami Arthur Harris, qui, peu avant la guerre, lui avait dit qu'il se retrouverait un jour debout sur la passerelle d'un bâtiment "réduit en pièces par des bombardiers ou des avions-torpilleurs".

Mais il est certain qu'au moment où le Prince of Wales a coulé, les derniers mots de l'Amiral n'ont pas été...

... "C’était… vraiment une grosse mine !"

(1) sur les 1 309 hommes composant l'équipage du Repulse, 513 - soit 39% - trouvèrent la mort, contre 327 sur 1 612 (20%) sur le Prince of Wales

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour!

le drame de Kuantan (et la chute de Singapour, combinée a l'anantissement des cuitrassés US a Pearl Harbour a été du pain bénit pour la propagande de lAxe).

Si les anglais ont fait preuve d'un certaine morgue en attribuant aux japonais des biplans démodés (alors que les avions torpilleurs japonais étaient nettement plus modernes) mais aussi ont su reconaître leurs manques (Le colonel Blimp du Caricaturiste David Low ergotant sur le manque de fair play des japonais lors de la chute de Singapour -sarcastiquement rebaptisée Blimpapour ), la propagande de l'Axe a fait dans l'huperbole et l'allégorie grandiose.

La plus célèbre affiche (qui traîne dans tous les livres d'histoire) montre un fier guerrier samouraï haut comme la Tour Eiffel en train de hacher menu à coups de sabre katana deux cuirassés vautrés sur le flanc qui ont l'air de jouets sur le bassin du jardin du Luxembourg.
Au dessus, dans le ciel se déploient en gloire le pavillon du soleil levant, la swastika allemende et le pavillon de la marine italienne.

Ce monument d'emphase est dû à un maître en matière, l'Italien Gino Boccasile , un fasciste rabique qui était connu avant guerre pour ses Pin-Up du genre "Bomba Latina" (Poitrine orgueuilleuses, chute de reins sublimes et jambes interminables...des vrais fantasmes de papier) pour vanter , suivant les déclinaison, des spaghettis , du vermouth, des motocyclettes et autres produits de la balbutiante société de consommation mussolinienne.

Il en a commis d'autres et des bien pires encore au moment de la république de salo et a même persisté et signé après 1945 en dessinant les affiches électorales des partis Néofascistes comme le MSI (Il était alors en demi exil à Paris où il travaillaient pour des revues érotiques).
Indéniablement talentueux comme graphiste et spécialiste de la mise en scène qui choque ce sulfureux personage aurait mieux fait d'en rester aux divinités commerciales sur papier glacé, même si les juges des tribunaux italiens l'ont acquitté "parcequ'il n'avait pas commis de crimes de sang". Un tribunal populaire improvisé en 1945 lui aurait sans doute collé 12 balles dans le dos. En France où l'épuration a été plûtot plus modérée qu'en Italie les speakers de Radio Paris (Philippe Henriot et Jean Hérold Paquis) ont été promptement exécutés par la résistance