Et ces hommes du Repulse qui contemplent la scène seraient fort surpris - et sans doute indignés - d'apprendre que le navire-amiral vient à peine de communiquer sa position et de réclamer de l'aide !
Ce n'est en effet que peu après 12h20, soit après avoir vu son propre bâtiment encaisser quatre torpilles sur tribord, que l'Amiral Phillips s'est enfin décidé, et pour la première fois depuis l'appareillage, à contacter Singapour par radio afin de réclamer - plus ahurissant encore - non pas des chasseurs mais bien... des destroyers !
C'est donc en toute tranquillité, et en deux vagues de neuf et huit appareils, que les derniers "Nell" vont pouvoir se présenter au-dessus d'un Prince of Wales qui n'avance plus qu'au ralenti et sur lequel des centaines de marins, massés sur le pont, ont commencé à préparer les embarcations de sauvetage.
Pourtant, et de manière quasiment comique, les bombes de la première vague, larguées beaucoup trop tôt, tombent plusieurs centaines de mètres à côté, offrant ainsi un sursis de quelques minutes aux malheureux artilleurs britanniques qui s'efforcent, dans des conditions dantesques, de manier les quelques canons antiaériens encore opérationnels.
Mais à 12h41, les "Nell" de la seconde vague passent à leur tour à l'attaque.
"Pendant que j'étais occupé à couper les entraves des embarcations, j'ai entendu le bruit de plusieurs avions", déclarera un survivant. "Je pouvais les voir, cette fois volant haut, approchant en ligne de front par l'avant, leur intention évidente. Pourquoi ? mais pourquoi ? nous sommes déjà en train de couler ! Les 5.25 pouces et les pom-pom ouvrirent le feu, mais à la façon erratique dont leurs obus explosaient, il était évident que les calculateurs de tirs ne fonctionnaient plus"
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