Mais soixante-dix mètres plus haut, au milieu des débris et des nappes de mazout, ses officiers et marins - du moins ceux qui sont parvenus à s'extraire de ses flancs avant le naufrage - sont toujours occupés à lutter pour leur survie, survolés par leurs vainqueurs qui - le fait mérite d'être souligné - se contentent de les observer sans chercher à les mitrailler dans l'eau ou à s'en prendre aux deux destroyers qui, lentement, s'approchent de la scène du drame.
Par rapport à leurs homologues, et adversaires, du défunt Bismarck, ces hommes - parmi lesquels figure le capitaine Tennant - n'ont certes pas à affronter le froid de l'Atlantique, et la quasi-certitude de l'abandon (1), et s'ils redoutent une attaque de requins, ceux-ci brillent pour l'heure par leur absence.
Sans être idyllique, leur sort n'est donc pas désespéré et, soutenus par leur gilet, ou déjà dans un radeau de sauvetage, certains prennent même le temps d'observer les alentours, et en particulier le cuirassé Prince of Wales, de plus en plus enfoncé dans l'eau, mais toujours à flots et bientôt survolé, et attaqué, par de nouveaux appareils japonais, en l’occurrence dix-sept "Nell" de bombardement, chacun porteur d'une bombe de 500 kilos...
(1) Saviez-vous que... 4389
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