dimanche 28 juin 2015

4486 - le jeu de l'imitation

... car à l'entraînement, les canonniers du Prince of Wales se sont surtout exercés en fonction du bombardier-torpilleur standard de la Royal Navy : le Fairey Swordfish, un biplan monomoteur pour le moins "rustique" - délicat euphémisme - qui largue sa torpille à seulement 150 kms/h et à 15 mètres au-dessus de la surface des flots.

Inconsciemment, et puisque les Japonais sont - comme chacun sait - de petits soldats dotés d'un matériel aussi médiocre qu'eux, les fiers Britanniques s'attendent donc, en cette fin de matinée du 10 décembre 1941, à voir surgir l'ersatz japonais d'un Fairey Swordfish.

Or, les avions-torpilleurs occupés à se précipiter sur le flanc bâbord du cuirassé sont non seulement des monoplans bimoteurs, mais aussi, et surtout, des appareils qui, à la plus grande surprise des canonniers, volent deux fois plus haut et deux fois plus vite que les vénérables Swordfish, au point d'ailleurs que, sur le Prince of Wales, beaucoup, à commencer par l'Amiral Phillips en personne, restent convaincus que les dits appareils se préparent en réalité à mener un bombardement "classique" à basse altitude.

En pratique, le tir britannique s'avère donc mal dirigé et très peu efficace, en sorte que les "Nell", menés de leur côté par des équipages courageux et expérimentés, en sont à peine gênés et larguent leurs torpilles à une distance comprise entre 600 et 1 500 mètres...

Durée maximale avant impact éventuel : deux minutes (1)...

(1) la torpille japonaise marche à 25 noeuds, soit environ 45 kms/h

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